A Grenoble, 7 000 ans d’histoires de la montagne à découvrir au Musée dauphinois

Une immense carte en relief des Alpes sur laquelle un film nous raconte 7000 ans d’histoires. Un dispositif moderne, interactif et impressionnant. Du Néolithique à nos jours, on est face à l’évolution de la montagne, d’abord physique, mais aussi humaine. Une carte animée qui résume à elle seule l’ambitieuse exposition Alpins que présente le Musée dauphinois. Un héritage de la précédente exposition permanente, Gens de l’Alpe, qui, du haut de ses 25 ans, était devenue vieillissante.

Une riche exposition

Avec un formidable travail scénographique et un propos pédagogique, le Musée dauphinois réussit le pari de valoriser sa collection mais aussi d’avoir acquis des prêts assez exceptionnels, notamment un tableau du musée d’Orsay [lire par ailleurs] et de nombreuses œuvres issues des collections du Musée-Muséum départemental des Hautes-Alpes.

Car cette exposition ne se résume pas à une histoire de l’Isère mais va bien au-delà des frontières du département. Avec une première volonté forte : celle de déconstruire des idées reçues. « Les montagnes n’ont jamais empêché les populations de se déplacer et de se rencontrer », explique Olivier Cogne, le directeur du Musée dauphinois.

« Les Alpes sont reliées au monde entier »

L’occasion d’évoquer la figure du Crétin des Alpes au XIXe   siècle. Leur physique – un énorme goitre et un nanisme – leur a valu moqueries et mythes en tout genre. « Or, on sait aujourd’hui, grâce à des études, que leur intelligence était tout aussi développée que n’importe quel être humain. Cette particularité physique venait d’un manque d’iode dans la nourriture », précise Olivier Cogne. D’ailleurs, les populations vivant dans les Alpes étaient même extrêmement éduquées et instruites. En attestent aussi les nombreuses industries qui vont se développer à travers le temps, de l’hydroélectricité à la ganterie. Avec une partie de la collection reprise de l’ancienne exposition, on découvre ainsi le travail en montagne : ustensiles agricoles, bâtons sculptés, mobiliers, cloches. « Des populations vont même aller dans le monde entier pour vendre leur production », précise Olivier Cogne. Ce sera le cas des Barcelonnettes qui feront fortune au Mexique avec le textile au XIXe  siècle. « Les Alpes sont ainsi reliées au monde entier », constate Olivier Cogne.

Des témoignages vivants

La montagne est également incarnée par de très grands explorateurs comme Pierre Gaspard, premier alpiniste à parvenir au sommet de la Meije en 1877. Son piolet est d’ailleurs l’une des pièces importantes de cette exposition. Une montagne explorée mais aussi exploitée. La dernière partie de l’exposition revient sur le développement industriel et touristique des Alpes au tournant du XXe  siècle. Avec notamment des cartes postales recueillies lors d’une collecte participative. Les images sont parfois kitsch ; les écrits tantôt drôles, tantôt émouvants. « On peut par exemple y lire l’impression d’un jeune en camps de vacances qui se plaint du manque de commerces et d’animations », s’amuse Olivier Cogne. Les Jeux olympiques de 1968 à Grenoble ont aussi naturellement droit à un espace. Il resterait bien d’autres aspects à évoquer tant cette exposition est riche et complète. Mais sa gratuité et sa temporalité permettent d’en profiter en permanence.

Musée dauphinois à Grenoble. Du lundi au vendredi de 10h à 18h; week-end de 10 à 19 h. Fermé le mardi. Gratuit.

Trois œuvres emblématiques à voir
  • La collection d’archives

En fin d’exposition, le Musée dauphinois présente quelques-unes des 160 000 photos qui sont conservées dans ses collections. De magnifiques clichés pour découvrir la montagne, la vie et les habitants des Alpes.

  • Le tableau du musée d’Orsay

C’est un dépôt exceptionnel effectué par le musée d’Orsay. Un sublime tableau représentant une ville gallo-romaine au pied des Alpes dauphinoises quelque temps après la conquête des Gaules. « La ville est probablement celle de Die », explique Olivier Cogne, le directeur du Musée dauphinois. L’œuvre date de 1870 et a été peinte par Octave Penguilly L’Haridon.

  • La sculpture en bronze de Jupiter

Prêtée par le musée muséum départemental des Hautes-Alpes, la sculpture de Jupiter Ammon est un des joyaux de cette exposition. Elle a été découverte dans le Champsaur. Il s’agit d’un double hermès (deux bustes presque identiques accolés) de Jupiter-Ammon, en bronze. Elle témoigne du culte porté à Jupiter au IIe siècle et provient probablement d’un temple ou d’un sanctuaire. 

Article issu du Dauphiné Libéré

PARTAGER
Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus

Nos tops stations
  • Avoriaz
  • Chamonix
  • Courchevel 1850
  • Flaine
  • Font-Romeu
  • L'Alpe d'Huez
  • La Bresse
  • La Plagne
  • Le Lioran
  • Les 2 Alpes
  • Les Menuires
  • Montgenèvre
  • Orcieres Merlette
  • Peyresourde
  • Risoul 1850
  • Saint-Lary-Soulan
  • Tignes Val Claret
  • Val Thorens
  • Villard-de-Lans
Les stations par région
  • Alpes (134)
  • Massif central (4)
  • Pyrénées (21)
  • Jura (6)
  • Vosges (4)
  • Corse (1)
Suivant
Adultes18 ans et +
Enfantsde 0 à 17 ans
1er enfant
2ème enfant
3ème enfant
4ème enfant
5ème enfant
6ème enfant
7ème enfant
8ème enfant
9ème enfant