Début février, la Cour des comptes a publié son rapport intitulé « Les stations de montagne face au changement climatique ». Le bilan dressé est inquiétant avec un modèle économique du ski français qui s’essouffle et des politiques d’adaptation qui restent en deçà des enjeux. Une analyse à charge et biaisée pour de nombreux professionnels de la montagne qui ont déploré la surreprésentation des petites stations dans l’analyse.
Une transition entamée en 2019
Dans ce rapport de la Cour des comptes, la station de Métabief, dans le massif du Jura, est quand même cité en exemple pour avoir enclenché depuis 2019 des démarches en faveur de la diversification de ses activités afin de faire face au déficit croissant d’enneigement.
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Car encore cet hiver, Métabief fait face au manque de neige. Ce mercredi 21 février, on ne relève que trois centimètres de neige à 1350 mètres d’altitude et seulement deux pistes de ski alpin sur les 41 que compte la station sont ouvertes. Alors Métabief s’adapte pour proposer un large choix d’activités « 4 saisons » aux vacanciers.
Cette station du Haut-Doubs, qui comprend 40 km de pistes (situées entre 900 et 1 400 m d’altitude), est gérée par un syndicat mixte qui regroupe, depuis 2019, le département du Doubs et la communauté de communes des Lacs-et-Montagne-du-Haut-Doubs.
Fortement déficitaire, l’exploitation du ski est équilibrée par des contributions publiques, en particulier du département.
À compter de 2019, les élus locaux ont souhaité s’engager dans une démarche prenant davantage en compte le changement climatique.
Passer d’une « station de ski » à « une station de montagne »
Une étude « climsnow » a confirmé un déficit grave d’enneigement dès 2030, auquel un recours accru à la production de neige (aujourd’hui de 40 %) ne pourrait remédier qu’imparfaitement.
Selon ces études, la pratique du ski deviendrait quasiment impossible après 2050. Le syndicat s’est donc engagé dans une démarche de transition à l’horizon 2040-2050 visant à passer d’une « station de ski » à « une station de montagne ».
Investir dans le tourisme « quatre saisons »
Sa stratégie vise à investir dans le tourisme « quatre saisons » (activités de plein air), afin de minimiser la perte des retombées économiques liées au ski, estimée à - 40 % pour le Haut-Doubs.
Il est prévu de maintenir à titre transitoire l’activité ski, en entretenant les remontées mécaniques existantes.
Un pôle ingénierie a été mis en place afin de définir plus précisément les activités de diversification à développer.
Les acteurs socio-professionnels sont concertés dans cette démarche, qui est portée à l’échelle du Haut-Doubs. Le département du Doubs soutient fortement la démarche, en particulier sur le plan financier.