Alors que Val Thorens a fermé, c’est la curiosité naturelle qui a fait sensation tout au long de cette saison. Pour la première fois sur le domaine skiable de la station, en secteur hors-piste et non sécurisé, une étonnante galerie s’est formée dans les vestiges de la partie basse du glacier de Péclet, sous le versant ouest de l’aiguille éponyme. Une grotte d’une centaine de mètres de long qui s’évase en son centre et dans laquelle les skieurs curieux sortant du balisage de la piste rouge Christine ont pu s’aventurer, immortalisant ce voyage souterrain sur les réseaux sociaux. Selon Benjamin Blanc, directeur de la régie des pistes des Belleville, cette formation éphémère est liée au torrent sous glaciaire qui s’est creusé à la suite des deux derniers étés caniculaires. Et les températures basses de l’hiver à cette altitude, près de 2 800 m, ont figé la cavité dont la féerie est aussi le signe des effets du climat et des souffrances de nos glaciers.
Un air de déjà vu ?
Ces phénomènes ne sont pas sans rappeler la caverne énigmatique sous la mer de glace à Chamonix, devenue l’attraction ou le bonus pour les initiés qui ont descendu tout l’hiver la vallée Blanche. Un tunnel de 100 mètres aux airs de cathédrales, la voûte s’élevant à une quinzaine de 15 mètres de hauteur en rive droite du glacier, au pied des Drus, là aussi formé par l’écoulement des eaux de fonte.
Si ces formations sont à mettre en lien avec la fonte des glaces, petite note d’optimisme, l’hiver et ce printemps très excédentaires en neige à haute altitude (Plus de 2 300 m) devraient faire du bien à nos géants mal en point. Mais la prudence est de mise. Selon les glaciologues, les effets de la fonte estivale pèsent hélas davantage désormais que leur remplumage hivernal.
Article issu du Dauphiné Libéré