Les images sont surprenantes. Face au Mont-Blanc en haut des aiguilles Rouges enneigées, un skieur s’apprête à dévaler la pente. À ses côtés, à moins de 50 centimètres, se trouve un chamois. Une autre déclinaison de cette thématique montre une skieuse de randonnée à Vallorcine côtoyant un bouquetin. Là encore, l’homme et l’animal ne sont qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Pour la commune des Houches, c’est le renard qui est mis en scène au sommet du Prarion. Enfin à Servoz, un cerf accompagne des randonneurs en raquette.
Un résultat surprenant de réalisme
Quatre animaux sauvages sont ainsi au plus proche de l’homme. Difficile de parler de photo, même si cela y ressemble. Ces quatre images ont été générées par l’intelligence artificielle (IA). Elles illustrent le dossier de presse hiver 2023-2024 de l’office de tourisme de Chamonix et de sa vallée sous le slogan “Reconnecter à la nature”.
L’organe de promotion du tourisme ne s’en cache pas. Ces paysages intègrent même la mention “Image générée par l’IA, sublimée par l’Homme”. La source de ce visuel est donc clairement précisée et le résultat est surprenant de réalisme.
« On revendique notre singularité »
Présentés à Paris lors de la journée “Savoie Mont-Blanc” dédiée aux journalistes parisiens, certains y ont quand même vu une certaine transgression du genre. Malgré ces réactions contrastées, Nicolas Durochat, le directeur de l’office de tourisme de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, assume : « C’est le but ! C’est une manière de se distinguer des autres. Le beau virage dans la poudreuse, toutes les stations font ça ! Nous, on revendique notre singularité ».
Être « en avance sur les nouvelles technologies »
Pourtant la démarche n’est pas qu’une simple manière de faire réagir, voire de provoquer. Le directeur du tourisme se place en leader : « Moi j’aime bien que l’on soit en avance sur les nouvelles technologies, donc j’ai mis en branle toute l’équipe sur tous les sujets d’intelligence artificielle en leur disant : ce n’est pas l’intelligence artificielle qui va vous piquer votre boulot, celui qui vous piquera votre boulot, c’est au contraire un professionnel qui maîtrise l’intelligence artificielle ».
Une présentation traduite en finlandais par Chat GPT
Nicolas Durochat applique déjà cette philosophie à lui-même. « Moi à chaque fois que je lance une démarche, je le fais en interrogeant Chat GPT. » Autre exemple concret donné par le patron du tourisme chamoniard : « J’ai fait une présentation à trois stations finlandaises il y a quinze jours, Chat GPT m’a fait une traduction parfaite. En termes d’accueil, une présentation dans la langue du visiteur, c’est quand même mieux que l’anglais. Donc oui, on l’utilise pour plein de trucs du quotidien ».
Au-delà de ça, Chamonix utilise une application d’intelligence artificielle de ce type pour définir ses contenus sur les réseaux sociaux. L’amélioration du référencement du site internet de l’office de tourisme se fait également avec une autre intelligence artificielle, pour suggérer les mots-clés.
Article issu du Dauphiné Libéré
