Après avoir expérimenté la mise en place de navettes et de vélos en libre accès, la Métropole de Grenoble s’est résolue à trouver une solution plus durable au col de Porte. Ce sont en effet près de 350 voitures par jour le week-end qui empruntent la route du col jusqu’à l’auberge du Charmant Som, encombrant la voie et provoquant des incivilités massives.
Une situation qui a conduit les collectivités à bloquer la route certains jours de l’été 2023, mettant à disposition des navettes et des vélos électriques pour les randonneurs. Mais pour Dominique Escaron, président du Parc naturel régional de Chartreuse, ce n’est pas une réponse viable. « Il nous a semblé qu’il n’était pas aberrant de réfléchir à une solution de mobilité », explique-t-il.
Réduire le trafic automobile
La solution : la construction d’un nouveau télésiège entre la prairie du col de Porte et l’oratoire d’Orgeval. En bloquant l’accès aux voitures, ce télésiège permettrait de se rendre à l’auberge du Charmant Som facilement. L’appareil réduirait l’abondance automobile, tout en proposant une offre touristique toute l’année.
Plusieurs problématiques se dressent face au projet. Au-dessus de l’auberge du Charmant Som, la zone Natura 2000 vient bloquer toute construction. « Il n’est de toute façon pas question de construire quoi que ce soit dans cette zone », précise Sylvain Laval, président du Syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise qui porte l’idée. « Pour le chantier du télésiège, qui est dans un espace protégé, nous travaillons en collaboration avec l’ONF, le Parc de Chartreuse et la communauté de communes Cœur de Chartreuse pour bien respecter toutes les réglementations. »
Un appareil d’occasion à des fins écoresponsables et économiques
L’appareil lui-même serait acheté d’occasion, à des fins écoresponsables et économiques. En parallèle de la construction, les collectivités envisagent le démontage de l’ancien télésiège, abandonné depuis plusieurs années. Qu’en est-il des acteurs locaux ? L’auberge du Charmant Som ainsi que plusieurs producteurs pourraient pâtir de la construction de ce télésiège. Si l’affluence venait à se réduire, par exemple dans le cas où la montée serait payante, la clientèle de ces commerçants diminuerait inévitablement.
« Nous sommes en discussion avec eux, et ils adhèrent à l’idée d’un appareil », souligne Sylvain Laval. Ce projet, qui est encore en phase de préfaisabilité, ne devrait pas voir le jour avant 2030.
Article issu du Dauphiné Libéré