De Val d’Isère au Val-Cenis, a-t-il moins neigé que d’habitude en Savoie?

Alors que la saison touche à sa fin, quel bilan tirer pour l’enneigement des stations de ski savoyardes ? Avec 26 points de mesure répartis sur 5 massifs, entre 1209 m et 2350 m, le profil qui se dessine de l’hiver 2023-2024 correspond à peu près à celui de l’ensemble des Alpes : de gros écarts entre le haut et le bas des pistes.

1700 mètres, un point de rupture

« On a constaté une vraie différence au-dessus et en-dessous de 1700 mètres d’altitude, témoigne Laurent Finnion, directeur de la Semab (Société d’Economie Mixte d’Arêches-Beaufort), dans le Beaufortain. Au-dessus, nous avons vécu une des saisons les plus enneigées. A la Grande Combe à 2100 mètres, on avait encore 2,10 mètres début avril. Mais effectivement, en dessous, on a eu plus de pluie que de neige ». Grâce à la neige de culture, le ski était encore possible le 20 mars jusqu’à 1200 mètres, mais pas en-dessous.

A Val d’Isère, on a aussi vécu un hiver un peu particulier, mais sans trop en souffrir. « Côté neige, c’était une bonne saison, récapitule le directeur de la régie des pistes, Cédric Bonnevie. Et ce, malgré quelques coups de chaud et des yoyos de température embêtants sur certains points des bas de pistes ».

Une fréquentation qui n’a pas souffert de la météo

La Savoie ayant 90% de ses domaines situés à plus de 1500 mètres, la saison de ski n’a finalement pas trop été affectée. On note même une jolie progression de 5% de la fréquentation globale. « Chez nous, on est à + 4% de fréquentation par rapport à l’an dernier », confirme par exemple Laurent Finnion, à Arêches. Le directeur de la Semab, tout comme le chef des pistes de Val d’Isère, insistent particulièrement sur le bon enneigement du mois de décembre, qui a dopé la fréquentation des vacances de Noël.

Une saison comparée à 30 ans d'archives météo

Pour établir ces courbes, station par station, nous avons récupéré les archives de Météo-France en nous concentrant sur les hauteurs de neige.

L'idée : comparer, pour chaque jour de la saison, la hauteur de neige naturelle d'une station donnée avec la hauteur moyenne depuis 1996.

Pour chaque massif français des Alpes, nous avons regroupé les mesures effectués en stations de ski à des altitudes très diverses (entre 1043 m à Chamonix et 2550 m aux 2 Alpes). Se dessine le profil d'une saison très en-deçà des attentes à moyenne altitude, mais très enneigée au-delà de 2000 mètres.

Les Bauges

Du côté des Bauges, un seul point de mesure était disponible, en bas des pistes de la petite station des Aillons-Margériaz (qui monte à un peu plus de 1800 mètres).

Avec un enneigement très inférieur à la moyenne des trois dernières décennies, plutôt correct en décembre mais qui s’est dégradé au fil des mois, le domaine a dû fermer dès le 18 mars.

Beaufortain

Dans le Beaufortain, les trois points de mesure, malheureusement tous en-dessous de 1800 mètres, dessinent un relativement bon début de saison (parfois au-dessus de la moyenne), avant un décrochage marqué à partir de la fin janvier.

A en juger par les mesures à plus haute altitude dans autres massifs et par les témoignages des directeurs de pistes, les conditions d’enneigement étaient très probablement sensiblement meilleures en haut des domaines.

Les Grandes Rousses et les Aiguilles d’Arves

Comme partout dans les Alpes, les conditions d’enneigement sont assez mauvaises à basse et moyenne altitude dans les massifs des Grandes Rousses et des Aiguilles d’Arves, sensiblement en dessous de la moyenne.

Mais pour des domaines comme l’Alpe d’Huez (en Isère voisine) dont les pistes montent au-delà des 3000 mètres, cela a probablement peu d’importance dans le bilan de la saison, tant l’enneigement très fort à haute altitude a permis de compenser. Idem pour les Karellis qui culminent à plus de 2500 mètres ou pour le domaine des Sybelles où l’on skie jusqu’à 2620 mètres.

Haute-Maurienne

Avec huit points de mesure entre 1713 mètres et près de 2300 mètres, le bilan de l’enneigement en Haute-Maurienne semble coller à la norme de ces 30 dernières années.

On note globalement un bon mois de janvier, mais surtout un très gros pic d’enneigement en mars, très marqué pour certaines stations comme Bessans, Bonneval, La Norma ou Val-Cenis.

Haute-Tarentaise

Avec 5 points de mesure entre 1520 et 2100 mètres, le bilan de l’enneigement de la saison de Haute-Tarentaise semble plutôt satisfaisant, avec des courbes qui, au pire des cas, collent à la tendance moyenne, et la dépassent largement au-delà de 2000 mètres.

La neige semble s’être particulièrement bien accumulé en janvier, comme l’indiquent les courbes à La Rosière (1867 m) ou Tignes (2080 m).

Vanoise et grand arc

C’est le massif pour lequel Météo-France nous offre le plus de points de mesure (11). Dans la Vanoise / Grand Arc, la différence se dessine nettement entre la haute altitude bénéficiant d’une excellent saison et la moyenne altitude où l’enneigement est très en-deça de la moyenne.

On note à peu près partout un très bon démarrage en janvier, avant un décrochage à la fin du mois et en février pour les points sous 1800 mètres (même si Courchevel à 1780 mètres, exposé plein Nord, a beaucoup mieux gardé sa neige que la station de mesure de Méribel située à 1800 mètres).

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