Les amateurs de déco et les amoureux de la station de La Plagne n’auraient raté ce rendez-vous pour rien au monde. Ce samedi 1er juillet était le jour où les acheteurs de la centaine de télécabines mis en vente aux enchères par la Société d’aménagement de La Plagne (SAP) sont venus récupérer leur bien.
Inaugurée le 16 décembre 1978 par le ministre du Tourisme de l’époque, la télécabine de Bellecôte a acheminé pendant 45 ans skieurs et piétons, été comme hiver, entre la Roche de Mio (2 739 mètres) et le glacier, à plus de 3 000 mètres d’altitude. Les habitacles de six places, construits entre 1973 et 1974 pèsent chacun 240 kilos et connaîtront une seconde vie purement décorative, ne répondant plus aux normes actuelles. La mise à prix était de 500 euros, mais les prix se sont envolés, aux alentours de 2 000 € pour une seule cabine !
« C’est important pour nous d’en garder un souvenir »
« C’est chouette de voir tout cela », réagissent Michel et Françoise, qui avaient déjà été impressionnés lors de la vente aux enchères. Le couple est venu en voisin pour récupérer le précieux objet qui sera entreposé à côté du sauna de leur gîte à Plangagnant. « C’est important pour nous d’en garder un souvenir, car nous vivons ici depuis 40 ans », précise Françoise. D’autant plus que le numéro 54 de la télécabine est symbolique : il représente « l’année de naissance de madame », rapporte Michel, qui compte bien remettre en état cet objet de collection et le repeindre… en rouge. La couleur emblématique de la station.
Des touristes au rendez-vous
Pour Nathalie, originaire de Suresnes, en région parisienne, cet achat est sentimental. « Je viens skier ici depuis l’âge de 15 ans. Cette cabine m’a vue grandir et je me remémore des images et les sons de mes vacances rien qu’en la regardant. » Après l’avoir bien sanglé, direction la Nièvre pour décorer le jardin d’une maison familiale. Rien n’indique que les télécabines vendues resteront sur la terre ferme. Le projet d’un père de famille, originaire de Valence (Drôme), va permettre à son acquisition de lui rendre, un peu, sa fonction d’origine : « Je vais en faire un objet de décoration et pouvoir le suspendre via un treuil électrique. »
Jusqu’en Belgique
Ce carrossier de métier va aussi transformer sa deuxième pièce par une cabine de DJ. Ces pièces de collection, achetées à 90 % par des particuliers, ont pris la direction de toute la France, et même de l’étranger. « Nous faisons l’aller-retour dans la journée depuis la Belgique », préviennent Julien et Axel. Ce dernier, va créer une table spéciale pour son restaurant. Un petit morceau de La Plagne trouvera donc sa place en Belgique, et ailleurs.
