À Lans-en-Vercors, les plus anciens auront sans doute un petit pincement au cœur. Sur le domaine de l’Aigle, le téléski historique de la station installé en 1953 (puis remplacé par un Poma) va en effet être démonté tout comme le tapis-neige et l’infrastructure des enneigeurs.
La décision repose sur différents constats dont le changement climatique : « Cela n’a plus aucun sens de faire cracher des canons à neige à 1000 m d’altitude », considère Michaël Kraemer, le maire de la commune. Par ailleurs, les mises aux normes successives du tapis neige pesaient de plus en plus financièrement tandis que les moniteurs ESF délaissaient ce secteur. « Nous nous adaptons et réorganisons notre offre ».
La saison prochaine, le domaine de l’Aigle proposera une piste de luge et de tubing (avec virages) naturelles ainsi que la cascade de glace. Il assurera toujours la gestion du domaine nordique du Val de Lans quand il sera ouvert. Outre le restaurant de l’Aigle qui a été reconstruit et amélioré par ses propriétaires, « des professionnels proposeront des activités », du biathlon en passant par les trottinettes électriques. En résumé un espace ludique et nature avec ou sans neige.
S’adapter, innover, se réinventer
Quant aux installations démontées, elles seront réinstallées aux Montagnes de Lans afin de conforter le ski débutant. « Notre ADN, c’est vraiment l’apprentissage du ski », souligne le maire réaffirmant l’importance de l’accueil des écoles, groupes de loisirs et classes de neige.
Par ailleurs, sur ce secteur, des panneaux solaires avec ombrières sont prévus. « Nous menons une étude depuis l’an dernier avec l’objectif d’en installer sur les parkings comme aux départs des remontées mécaniques ». La transition est en piste « et ces deux dernières années nous obligent à accélérer ».
Alors que la plupart des stations de moyenne montagne fonctionnant en régie sont déficitaires, la station de Lans-en-Vercors tire son épingle du jeu. « On est un ovni dans ce monde », constate M. Kraemer avec cette particularité d’être équipée uniquement de téléskis. De fait, « notre modèle est agile » tout en contenant les frais d’entretien et de contrôle plus élevés dès lors qu’il s’agit de télésièges. Alors que la colonne “dette” était à zéro en 2015, une retenue a ainsi pu être créée en 2016, rappelle l’élu.
« Équilibrer les dépenses et les recettes pour proposer l’apprentissage du ski », tel est le modèle que Lans-en-Vercors entend conserver tout en s’adaptant et se réinventant. Le travail va se poursuivre pour réfléchir « à un nouveau modèle de flexibilité pour les 15 prochaines années tout en maintenant de l’emploi ».
