Le Club Med aime l’altitude. Le poids lourd du tourisme “all inclusive” haut de gamme a présenté la semaine dernière des résultats très positifs pour 2023, qui le ramènent à ses niveaux d’avant-Covid.
Son volume d’affaires flirte pour la première fois avec les deux milliards d’euros (précisément 1,981 milliard, soit 17 % de plus qu’en 2022) et sa marge opérationnelle s’établit à près de 10 %, en hausse de 50 % par rapport à l’exercice précédent, ce qui est plutôt rare dans le monde du tourisme.
Désormais la montagne compte fort au Club Med
« Aujourd’hui, la montagne française représente désormais 24 % du volume d’affaires total du Club Med, explique au Dauphiné Libéré Thierry Orsoni, le porte-parole du groupe dirigé par Henri Giscard d’Estaing. Nous avons fait de ce secteur d’activité une priorité stratégique, et cela va le rester », ajoute-t-il.
En 2023, sur les 1,5 million de clients du Club Med, 355 000 ont choisi la montagne, soit 26 % de plus qu’en 2022.
Engagé dans un considérable programme de transformation et de modernisation de l’ensemble de ses implantations, le Club Med n’a pas laissé la montagne en rade dans ce domaine. Bien au contraire. Le plan de montée en gamme des 15 sites qu’il exploite dans les Alpes françaises va se poursuivre cette année avec la fermeture du village des Arcs Extrême en Savoie et surtout s’achever en décembre, avec la fin des travaux de rénovation à Serre Chevalier (Hautes-Alpes), qui gagnera à cette occasion son rang de resort haut de gamme. « Globalement, c’est un travail colossal qui a été mené depuis 2004 », souligne Thierry Orsoni.
Le haute gamme comme priorité
L’autre priorité pour la montagne, c’est le développement du très haut de gamme, comme à Val d’Isère , qui abrite désormais le seul village labellisé Exclusive Collection (la plus haute classification du Club Med) à la montagne. En continuant d’appliquer, y compris dans ce type d’établissement, la recette des séjours tout compris, et alors que ses villages n’ont « jamais été aussi beaux et attractifs en 74 ans d’existence », le Club se positionne comme « le plus accessible des produits haut de gamme », remarque Thierry Orsoni. Le prix moyen quotidien d’un séjour montagne au Club Med s’établit à 285 euros, contre 220 pour la moyenne du groupe.
Pour rentabiliser ses investissements – « un resort, c’est en moyenne 120 millions d’euros, détaille Thierry Orsoni —, l’entreprise entend également jouer un rôle dans « l’allongement des saisons » en misant sur les débuts d’hiver et sur le ski de printemps. Mais aussi sur la période estivale, de plus en plus prisée des clients du club.
« Cet été, nous allons, par exemple, exploiter 15 villages en France, dont 11 à la montagne note Thierry Orsoni. C’est pour nous un moyen de répondre aux attentes de nos clients qui sont de plus en plus fans de la montagne en été et de contribuer au développement de l’écosystème de la montagne française. »
De fait, un Club Med ouvert tard dans la saison d’hiver ou durant l’été, entraîne dans son sillage l’ouverture d’un certain nombre d’autres commerces ou services.
Un expansion réfléchie
Porté par ses bons résultats à la montagne, le Club Med a-t-il pour autant vocation à multiplier encore ses implantations en montagne ? L’année 2023 a vu l’arrivée d’un resort sur l’île enneigée d’Hokkaido au Japon et celle des 43 suites supplémentaires, rattachées au resort de La Rosière en Savoie. Pour la suite, le groupe n’exclut pas d’autres ouvertures dans les massifs français. « Mais nous n’irons que là où nous sommes vraiment désirés », insiste Thierry Orsoni.
En d’autres termes, pas question pour le groupe de forcer la main à des stations dont l’écosystème ne verrait pas son arrivée d’un bon œil.
« Dans certains cas, nous avons renoncé, reconnaît Thierry Orsoni. Ailleurs, comme à Valloire en Savoie, le projet reste d’actualité, mais nous attendons une clarification administrative pour le poursuivre. »
Article issu du Dauphiné Libéré
