L’opération zéro déchet de Mountain Riders intéresse, à l’échelle nationale, au-delà du monde de la montagne. Départ du cycle de l’eau, la montagne a sa part de responsabilité avec ses mégots de cigarette abandonnés sous les remontées mécaniques (un mégot pollue 500 litres d’eau) mais aussi ses plastiques qui viennent grossir le 7e continent qui envahit les océans (huit millions de tonnes de plastique déversées dans les océans chaque année).
« 80 % des déchets marins sont d’origine terrestre »
« 80 % des déchets marins sont d’origine terrestre », rappelle Isabelle Poitou, directrice générale de l’association MerTerre. « En montagne, vous avez le pouvoir de couper le robinet. » Et Marie-Cécile Grisard, de la Compagnie nationale du Rhône, partie prenante de la charte Fleuves sans plastique, d’ajouter : « Les solutions, démarches de progrès, doivent venir du territoire. » Surtout que la montagne et ses eaux ne sont pas épargnées par cette pollution, et pas seulement ses grands lacs (Bourget, Annecy, Léman…).
Julia Dusaucy, chercheuse, prend l’exemple des lacs Merlet en Vanoise, où ses travaux de recherches ont mis en exergue la pollution aux microplastiques dans les lacs d’altitude. « On ne peut pas l’arrêter, mais au moins éviter qu’elle augmente. » Avec Dorothée Moisan, journaliste auteure du livre Les Plastiqueurs , elles ne voient guère que le verre comme solution. « Il n’y a pas de plastique biodégradable et on ne peut pas minimiser le danger sur la santé humaine. »
Mountain Riders appelle à réduire l’usage du plastique à la source, avec dans son viseur les contenants (bouteille, éco-cup…). À l’image du concept de l’eau des Arcs. Dans la station, 24 m³ d’eau de source locale potable ont été répartis dans des fontaines sur le domaine skiable, et les visiteurs peuvent remplir leurs gourdes métalliques disponibles dans des magasins partenaires. Toujours mieux que des bouteilles qui auront fait des centaines de kilomètres…
Article issu du Dauphiné Libéré
