Avec 150 membres actifs, la Société des Touristes du Dauphiné (STD), est le deuxième plus ancien club de pratiquants de la montagne en France. Créée en 1875, un an après le vénérable Club alpin français, dans une démarche moins parisienne bien qu’elle eût, un temps, une antenne de la capitale, l’institution est toujours basée à Grenoble. À deux ans de souffler ses 150 ans, la STD soigne ses hébergements d’altitude, cinq refuges qui sont autant de fers de lance pour favoriser les pratiques entre Belledonne, Grandes Rousses et Écrins.
Un bâtiment qui n’est plus adapté
Étape emblématique du Tour de la Meije en ski alpinisme, le refuge Adèle Planchard, du nom de la bienfaitrice qui a financé le bâtiment d’origine, l’un des plus hauts des Écrins, à 3 169 m d’altitude, va faire peau neuve en 2024. La cabane historique de 1927 fait office de volume recueil. Mais le bâtiment « moderne » de 53 couchages conçu en contrebas, en 1982, n’est plus adapté. Outre les skieurs de randonnée au printemps, cette étape est prisée des amateurs d’escalade et d’alpinisme, au pied d’un des sommets phares du massif, la Grande Ruine (3 765 m). Dans les années 60, les clubs de ski venaient même s’entraîner au slalom, quand le glacier descendait suffisamment bas. Ces dernières années, les randonneurs affluent et composent l’essentiel de sa clientèle en août, selon Christian Utzmann, vice-président de la STD chargé des refuges. Pas rebutés par les 5 heures de marche depuis Villar-d’Arêne.
Vers une fermeture à l’été 2024
Un public qui devrait apprécier la transformation d’Adèle Planchard en 2024, tout en conservant la même capacité. Si depuis 2017, une extension avait permis d’intégrer des sanitaires (jusque-là en extérieur), le chantier va rendre le refuge plus compact, rafraîchir les menuiseries, moderniser le lieu de vie du gardien et améliorer l’insertion environnementale avec des équipements solaires thermiques. Sa grande particularité, son mur trombe, en face sud, véritable système de récupération d’énergie avant l’heure, avec doublage d’une baie vitrée, sera aussi rénovée. L’espace interstitiel constitue une serre, réchauffant l’air de la salle à manger.
Un chantier à 600 000 €, bénéficiant de plus de 50 % de financements publics (Région Sud et département des Hautes-Alpes) qui, selon Christian Utzmann, devrait se dérouler entre juin et septembre prochain, entraînant la fermeture au public, à l’issue de la saison de ski de randonnée.
D’autres chantiers
Autre chantier pour la STD, l’alimentation en eau du refuge de la Selle, à Saint-Christophe-en-Oisans (Isère) qui a fermé après le 15 août, car à sec. « Il n’y a pas de projet de création citerne, indique Christian Utzmann. Nous travaillons pour améliorer les captages actuels, dans le torrent de la Lauze (issu du glacier éponyme), pour les rendre plus performants pour l’été prochain ». À terme, l’idée d’un captage sous le glacier ouest de la Selle sera étudiée.
Enfin, sous le grand Pic de Belledonne, Jean Collet attend sa modernisation, en conservant le bâtiment historique, sur la commune de Sainte-Agnès. Cet été avec 3 500 nuitées, le Soreiller (Saint-Christophe en Oisans), sous la Dibona, rénové en 2014, a battu son record. Sur les hauts de Vaujany et l’Alpe d’Huez (Grandes Rousses), le minuscule refuge de la Fare est le plus petit géré par la STD.
Article issu du Dauphiné Libéré