Une saison aux airs de « roller coaster », ou de montagnes russes dans la langue de Molière. C’est ainsi que Kelly Pawlak, présidente de la NSAA, l’association des domaines skiables américains, caractérise la saison hivernale 2023/24.
Et de saluer la flexibilité des opérateurs de bas massifs qui ont dû faire preuve de flexibilité “fermant puis rouvrant, tirant avantage des précipitations de fin de saison ou produisant de la neige fin mars une semaine de plus ». Malgré les températures élevées et un niveau d’enneigement inférieur à la moyenne, les stations américaines dépassent encore les 60 millions de journées skieurs et réalisent là leur cinquième meilleure saison depuis 1978/79, saison à partir de laquelle la NSAA a mis en place l’observatoire de la filière. L’activité est forcément en baisse de 7 %, par rapport au niveau record de 2022/23 (65 millions de J/S).
Aux USA, un autre modèle
Là-bas, les très grandes stations pèsent près des deux tiers des visites. Et comme en France, les massifs d’altitude ont fait le plein quand, plus bas, les opérateurs ont tiré la langue. La région des Rocheuses pèse près de la moitié de l’activité et avec 487 sites de ski recensés sur le territoire national, l’offre s’est même étoffée de 7 stations (principalement des réouvertures). Autre particularité, un skieur sur deux est possesseur d’un forfait saison, souvent multistation, grande spécificité américaine et qui tend à s’internationaliser, en Suisse notamment avec le Magic Pass.
France ou Autriche derrière l’ogre américain ?
La Suisse justement a connu un hiver en tout point comparable à celui des massifs français : une hausse de fréquentation de 3 % au niveau de la confédération (+2 % en France) et même +5 % sur la moyenne des cinq hivers précédents. Avec les mêmes disparités, face au climat et à l’exceptionnelle douceur notamment en février.
Mais l’association des remontées mécaniques suisses observe que « les conditions hivernales de fin mars et d’avril ont permis aux régions de haute altitude de terminer sur une note positive. » Les domaines de Suisse orientale avec 9 % de croissance sont même sur des records, les grandes régions de ski comme le Valais et les Grisons progressent tout comme ceux de Suisse centrale et des Alpes vaudoises (+ 5 % chacun). À la baisse en revanche, l’Oberland bernois et surtout les Alpes fribourgeoises ou l’arc jurassien avec une baisse dès le mois de mars, qui s’est encore renforcée à la fin du mois d’avril.
En attendant les chiffres de l’Autriche, on ne prend guère de risque en écrivant que les États-Unis devraient garder leur leadership, la deuxième place se jouant entre ces massifs autrichiens et la France, dont le bilan final tournera autour des 53 millions de journées/skieur, pour 1,8 milliard de recettes. Verdict à l’automne, les 3 et 4 octobre au congrès annuel des Domaines skiables de France (DSF), prévu à Reims.
Article issu du Dauphiné Libéré