L’Isère comme décor grandiose de la dernière série Netflix « Anthracite »

Ils sont peu nombreux à avoir tiré du confinement une expérience positive. L’Iséroise Fanny Robert est pourtant de cette catégorie qui a mis à profit ce temps de pause contraint pour nourrir un projet un peu dingue, qui débarque donc sur les écrans ce mercredi. Et c’est le comédien Raphaël Ferret qui le raconte : « En avril 2020, on se promenait tous les deux en Matheysine (Isère). Avec notre attestation, hein ! Et quand on marche avec Fanny, on aborde plein de sujets ». « Plus souvent la fiction que l’astronomie », s’amuse la créatrice iséroise de la série, déjà remarquée notamment pour “Profilage” sur TF1. « On se promenait donc dans ces montagnes, reprend Raphaël Ferret, et on essayait de réfléchir à ce que serait demain ». Caméra à l’épaule et ambition en bandoulière.

L’histoire familiale, un terreau fertile

Sur ces anciennes terres minières qui ont donné son nom à la société de Fanny Robert comme à la série, comment ne pas évoquer ces galeries de charbon qui ont fait l’histoire du plateau matheysin avec plus ou moins de bonheur et dont la fermeture a marqué des générations. « C’est un endroit qui me tient d’autant plus à cœur que le frère de ma grand-mère y est mort en 1971 lors la dernière explosion. Elle m’en parlait beaucoup ».

Un peu de suie dans les idées plus tard, elle s’est donc attelée à l’écriture avec Maxime Berthemy : « On est tous deux fans de “true crime”(1 ) et je me suis rapidement souvenue de cette grande frayeur collective de la secte du Temple Solaire (16 membres de la secte, dont trois enfants, avaient été retrouvés morts en décembre 1995 dans le Vercors , NDLR), mais la référence s’arrête là. Ce qui nous a éclatés, avec Maxime, c’est de créer notre propre secte, notre propre religion, nos rituels ». Et, forcément, tout au long des six épisodes, ils n’ont pas lésiné sur les ressorts fictionnels, les rebondissements, les liens de parenté cachée, les complots potentiels, les petites trahisons et les grands secrets. Pour ceux qui goûtent le cinéma de Rohmer, c’est à peu près exactement l’inverse.

(1) Le “true crime” est un genre fictionnel ou documentaire tiré de faits divers réels.

« Les Américains rendent extraordinaire n’importe quel fond de vallée : pourquoi pas nous ? »

Mettre en valeur les paysages de la région

Mais au-delà de l’histoire auquel le public adhérera, ou pas, au-delà d’un casting qui propose au rappeur Hatik un rôle de premier plan, c’est d’abord la caméra de Julius Berg qui marquera les Rhônalpins, lui qui surligne des paysages isérois finalement assez peu mis en valeur par le cinéma ou les séries, alors qu’ils s’y prêtent parfaitement. « Ce sont des coins dans lesquels je me balade depuis toute petite et c’est en effet un environnement extrêmement cinématographique, surtout quand Julius le filme », savoure la productrice.

Du mémorial de Vassieux-en-Vercors à Chamrousse, de Pont-en-Royans à Grenoble, le réalisateur a donc posé un œil neuf et rare sur les montagnes, avec l’aide d’un petit drone dans son sac à dos pour capter les lumières qui bercent parfois les cimes : « Les décors ont un rôle très particulier pour conduire la tension émotionnelle. C’est une arène qui plonge les personnages dans une certaine angoisse et en même temps dans quelque chose d’un peu hypnotisant, de magnétique. Et le drone nous a aussi permis d’amener de l’oxygène à une narration assez dense. Je connaissais peu la région grenobloise, mais j’en suis tombé amoureux ». Raphaël Ferret apprécie : « C’est ma région, elle est belle et méritait d’être filmée ».

Le résultat, les abonnés de 190 pays où sera diffusée la série (traduite en une quinzaine de langues), le découvriront ce mercredi à 9 heures du matin. Avec un peu de vertige et pas mal de plaisir pour l’Iséroise de naissance : « L’univers de la fiction se nourrit beaucoup d’un imaginaire venu des États-Unis. Ils parviennent à rendre extraordinaire n’importe quel fond de vallée américain : pourquoi pas nous ? »

Le scénario

Une vieille affaire refait surface quand un journaliste disparaît, menant sa fille, détective amatrice du web, dans une ville de montagne hantée par le secret, la mort et une secte.

La fiche technique

Série créée par Fanny Robert et Maxime Berthemy. Réalisée par Julius Berg. Avec : Clément Hatik, Noémie Schmidt, Camille Lou, Nicolas Godart, Raphaël Ferret, Léo Legrand, Jean-Marc Barr, Kad Merad, Vincent Rottiers.

Les principaux lieux de la série

La série a été tournée de février à mai 2023 sur une soixantaine de jours à Grenoble, Saint-Martin-d’Hères, Chamrousse, Pont-en-Royans, Mens, Presles, Vinay, La Mure, Saint-Honoré, Le Haut-Bréda, à la grotte de Thaïs et à Vassieux-en-Vercors (Drôme). Quelques jours de tournage ont également eu lieu en Savoie à Lépin-le-Lac et à Saint-Georges-d’Hurtières.

Article issu du Dauphiné Libéré

 

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