Jusqu’à quand pourra-t-on skier sur les pistes dévalant le secteur de l’Aiguille Rouge, à Arc 2000 ? C’est une question que les responsables d’ADS, la société qui exploite les remontées mécaniques des Arcs et de Peisey-Vallandry, sur le domaine de Paradiski, se pose depuis quelques années. Et qui va devenir de plus en plus d’actualité au vu des récentes mesures de l’épaisseur du glacier.
« On a fait un profil radar en 2020 et constaté qu’au sommet du téléphérique de l’Aiguille Rouge, l’épaisseur du glacier était de 28 mètres », détaille Léo Tixier, responsable infrastructures, aménagement et biodiversité du domaine de montagne des Arcs/Peisey-Vallandry. Une épaisseur qui diminue de 3 mètres par an environ, sous l’effet du réchauffement climatique. « Donc, d’ici 2030, le glacier aura disparu », résumé Léo Tixier.
Des travaux devenus « irrationnels »
C’est notamment pour cette raison que les travaux de réfection des ouvrages de soutènement (structures de métal sur lesquelles sont fixées des planches de bois), qui permettent la viabilité de la piste rouge, ont été récemment reportés. « Il devient irrationnel de faire des travaux lourds pour des ouvrages jetables. » Sans ces ouvrages, les dameuses ne pourront plus accéder au sommet de la piste. Ce qui pousse les exploitants et la commune à réfléchir à des alternatives.
Un bouleversement en 2027 ?
L‘hypothèse aujourd’hui privilégiée serait le maintien du fonctionnement du téléphérique menant skieurs et piétons jusqu’à 3 226 mètres d’altitude. « Cela permettrait de faire profiter les gens du panorama et de garder ce lien entre l’homme et la nature », dévoile Léo Tixier. Pour la glisse, le secteur serait alors réservé aux pratiquants expérimentés, avec une piste balisée mais non-damée, et relativement raide, comme il en existe déjà plusieurs sur le domaine d’Arc 2000.
Ce bouleversement, présenté aux socio-professionnels lors d’une réunion publique en mars 2023, pourrait intervenir « à l’horizon 2027 », même s’il existe toujours un débat sur la date à laquelle il sera nécessaire de dire adieu à ce secteur mythique tel que les skieurs le connaissent aujourd’hui.