Depuis la création de l’observatoire environnemental et la première zone de défense du tétras-lyre (initiée avec les chasseurs) en 2013, la S3V, qui exploite une des remontées mécaniques des 3 Vallées, en Savoie (Méribel-Mottaret, Courchevel, La Tania) a travaillé sur divers sujets relatifs à l’ensemble de la biodiversité. Ce fut le cas avec les travaux de pistes et de préservation des paysages, avec l’Inrae (fauchage de foin vert et germination de plantes locales) puis colportage de graines, dans le cadre d’un chantier estival d’insertion. « Huit jeunes ont ramassé des graines par peignage et brossage, qui ont été ressemées sur la piste de l’Éclipse », résume Pascal de Thiersant, président du directoire de S3V.
Une convention avec le Parc national de la Vanoise
En parallèle, une première convention a été signée avec le Parc national de la Vanoise pour « comprendre l’interaction des activités de la station avec le tétras, le lagopède, la bartavelle et l’aigle royal, grâce à des balises GPS. » L’opération, étendue aux autres exploitants de remontées des Trois vallées et à la régie des pistes des Belleville, entre dans une nouvelle phase avec une nouvelle convention pour 2023-2025 pour aller plus loin.
« On a appris comment et quand les tétras sont dérangés, on va pouvoir mieux les protéger sans les cantonner très loin. Les cordes ne sont pas suffisantes, les skieurs passent quand même. Les plantations serrées sont un meilleur refuge, on a un exemple concret aux Menuires. Le projet est de planter 40 000 arbres dans les Trois vallées. » Les études sur la faune continuent, et vont porter aussi sur les grands ongulés et les renards.
« Un symbole qui a du sens »
La S3V et le Parc vont aussi se « partager » un salarié avec une mission d’animateur de la biodiversité (observation de la faune et de la flore, sauvegarde des biotopes…). « Le rapprochement d’une institution à vocation scientifique avec une entité touristique est un symbole qui a du sens. » Surtout avec l’engouement que connaît l’accès à la montagne. « Les stations permettent de contingenter les gens sur 3 à 4 % de l’espace. Il faut leur faire découvrir la nature sauvage, mais aussi sa préservation. On peut interagir de la manière la plus intelligente. »