La Mission Patrimoine a dévoilé, en début de semaine, les 100 sites départementaux qui bénéficieront en 2023 du Loto du Patrimoine. Parmi la liste, figure l’observatoire du Mont-Blanc à Chamonix. Vétuste, cette ancienne bâtisse construite en 1881 par le scientifique Joseph Vallot fait l’objet d’un projet de modernisation porté par le Centre de recherche sur les écosystèmes d’altitude (Crea).
Joseph Vallot est une figure de la vallée. Ce « monchu local » comme le qualifie Irène Alvarez, la co-directrice du Créa, scientifique et alpiniste, proche de son environnement et amoureux de la montagne. Le botaniste ira jusqu’à construire deux observatoires et laboratoires ainsi qu’un refuge dans la vallée, le premier près du centre de Chamonix et le second perché à plus de 4 300 mètres d’altitude, sur le passage de la voie normale pour l’ascension du mont Blanc. Le projet de rénovation ne concerne que le premier, un chalet qui a accueilli depuis sa création, dans les années 1880, les bureaux de l’Observatoire de Paris, puis ceux du Centre National de la Recherche scientifique (CNRS) et enfin, depuis plusieurs années ceux du Crea.
Un lieu qui sera dédié à l’écologie de montagne
D’ici 2025, ce chalet doit devenir un tiers-lieu dédié à l’écologie de montagne. L’association, qui occupe ce lieu chargé d’histoire et qui pouvait déjà compter sur le soutien de la mairie, propriétaire du site, et de plusieurs mécènes, sait désormais qu’elle va pouvoir récupérer une partie des subsides générés par la sixième édition du Loto du Patrimoine. Le montant, qui reste inconnu, sera communiqué en fin d’année.
Une campagne de dons a déjà été lancée en août dernier avec le concours de la Fondation du Patrimoine, avec l’objectif de faire de cette mue un projet participatif, jusque dans son financement. Pour y participer, rendez-vous sur le site de la Fondation du Patrimoine.
Et pour motiver les généreux donateurs, il faut rappeler que chaque contribution à la cagnotte permet une exonération d’impôts, à hauteur de 66 % pour les dons de particuliers et de 60 % pour ceux des entreprises. De plus, la fondation du Patrimoine a annoncé avoir débloqué un fonds spécial de 10 000 € versé à l’association lorsque la même somme aura été récoltée. « On peut toujours trouver l’argent, et pour ce merveilleux projet nous en trouverons », affirme Marc Bisson, délégué départemental adjoint de Haute-Savoie, heureux de servir la recherche scientifique et la sauvegarde du patrimoine.