La réserve naturelle des Aiguilles rouges a fêté, ce lundi 20 mai, ses 50 ans d’existence. À cette occasion, Éric Fournier, maire de Chamonix, était présent au chalet du col entouré des représentants du Conservatoire départemental d’espaces naturels (Aster), de l’Association des réserves naturelles des Aiguilles rouges (Arnar), et de celui qui fut l’emblématique gérant du chalet et accompagnateur en montagne Jacky Ravanel, ainsi que des élus, alors que trois bouquetins s’offraient en spectacle à quelques mètres, comme pour rappeler la réalité de la vie sauvage du massif.
Continuer le travail entrepris il y à 50 ans
Un chalet d’accueil récemment rénové et qui va encore évoluer, pour continuer sa mission d’accueil et d’éducation à l’environnement. Éric Fournier a rappelé que l’entrée dans la réserve était « la première séquence émotion pour ceux qui arrivent du Valais », et a insisté sur le travail important des équipes de la réserve, cette « porte d’entrée de la vallée » en lien avec les autres structures de pédagogie environnementales de la communauté de communes.
« Nous avons à cœur que cette réserve puisse briller et garde sa place forte comme c’est le cas depuis 50 ans. Lorsque la réserve a été créée, le vœu pieux de Jean Eyheralde était qu’elle disparaisse, alors la mission aurait été achevée. »
Ce lieu naturel, joyau de la diversité alpine, est devenu la réserve naturelle du col des Montets en 1971. Et c’est trois ans plus tard, sous l’impulsion de Jean Eyheralde, Gilbert Amigues et Yves Pungier que fut créée la réserve naturelle des Aiguilles rouges.
D’une superficie de 3 276 hectares, c’est un espace protégé qui a servi d’exemple pour de nombreux autres lieux protégés, et bien au-delà du département. En 1976, le “chalet accueil” appelé alors “chalet laboratoire” est construit par la commune de Chamonix. Un lieu dédié à l’enseignement et l’éducation à la nature qui reçoit et forme des étudiants en stage chargés d’accompagner les visiteurs. De nombreuses sorties et conférences y sont programmées durant la saison touristique. La réserve abrite un grand nombre d’espèces botaniques, dont certaines sont endémiques, une myriade de lacs d’altitude, et abrite une faune importante, dont le bouquetin est l’emblématique résident.
Des changements pour le futur
Bien évidemment, comme l’a fait remarquer l’élu, c’est encore loin d’être le cas et il existe une attirance de plus en plus forte pour la nature de nos concitoyens, et une pression croissante sur les milieux naturels tels que ceux de la réserve. « Nous devons nous adapter et nous réinventer. Nous devons garder notre capacité à donner accès à la connaissance au plus grand nombre, mais aussi redonner un peu de civilité à nos visiteurs. »
Pour contrer les réactions parfois virulentes et parfois agressives envers ces derniers, peu au fait des règles à suivre dans les milieux naturels, Éric Fournier a préféré parler de « ceux qui n’ont pas les codes », car c’est bien de cela qu’il s’agit. Pour combler ce fossé de méconnaissance, et garder à la montagne et à la nature en général cette notion essentielle de liberté, il faut apprendre, informer et partager, plutôt que d’interdire, en gardant cette ultime solution si peu en accord avec le monde naturel, comme le dernier des recours.
La rhétorique est parfois importante, si l’on commençait par “aller au lac Blanc plutôt que “faire le lac Blanc” alors ce serait déjà les premiers pas d’une meilleure compréhension et d’un respect de la nature qui nous entoure.
Article issu du Dauphiné Libéré