Le col du Tourmalet, situé à 2 115 mètres d’altitude dans les Hautes-Pyrénées, est une légende du cyclisme et un incontournable des passionnés de montagne. Il attire chaque année des milliers de curieux, qu’ils soient cyclotouristes, randonneurs ou amateurs de paysages grandioses. Mais malgré sa notoriété, le Tourmalet cache encore bien des secrets.
À l’occasion du passage du Tour de France, nous vous proposons de (re)découvrir ce col mythique à travers 10 anecdotes étonnantes. À lire avant de l’affronter… ou simplement pour briller à l’apéro.
1. Le col du Tourmalet est le plus emprunté de l’histoire du Tour de France
Le Tourmalet est une star du Tour de France. Depuis sa première apparition en 1910, il a été franchi 85 fois (la 86e ce 19 juillet 2025), un record absolu. Aucun autre col des Alpes ou des Pyrénées n’égale une telle fréquence. C’est un passage presque obligé dans les Pyrénées pour chaque édition.
Son ascension symbolise à elle seule la difficulté et la beauté de la montagne. Des générations de champions s’y sont illustrées, et le public y afflue toujours en nombre pour encourager les coureurs. C’est ici que naissent les légendes, dans le vent, le brouillard et la sueur.

2. Son nom ne signifie pas ce que vous croyez
Beaucoup croient que « Tourmalet » signifie « mauvais détour », comme si ce col représentait une erreur de parcours. En réalité, l’étymologie viendrait de l’occitan tur malet, qui peut se traduire par « mauvais passage » ou « col difficile ». Le mot tur pourrait aussi être un dérivé de « tour », évoquant une élévation.
Cette interprétation colle mieux à la réalité du terrain. Le Tourmalet est redouté pour ses pentes, son altitude, ses changements climatiques brutaux. Longtemps impraticable l’hiver, il fut autrefois craint des muletiers, des bergers et des marchands.
3. Il a été franchi pour la première fois grâce à un mensonge
Lorsque l’idée d’intégrer le Tourmalet au Tour de France a été proposée en 1910, cela paraissait fou. L’organisateur Henri Desgrange mandate le journaliste Alphonse Steinès pour une reconnaissance. Celui-ci s’y aventure en pleine nuit, en plein mois de juin… et tombe dans un ravin enneigé.
Sauvé par un berger à l’aube, Steinès envoie ce message mythique à Paris : « Tourmalet franchi. Stop. Route praticable. Stop. » Ce petit mensonge changera le destin du Tour. Depuis, le col est devenu un pilier de la course, symbole de bravoure et d’endurance.
4. C’est aussi un paradis pour les randonneurs
Le Tourmalet n’est pas réservé aux cyclistes. Il offre aussi de magnifiques sentiers de randonnée, accessibles depuis Barèges ou La Mongie. On y croise des lacs d’altitude, des crêtes panoramiques, et parfois des troupeaux de brebis en estive.
L’un des itinéraires les plus prisés mène vers le Pic du Midi de Bigorre, d’où l’on peut contempler un panorama à 360° sur les Pyrénées. Le secteur est également prisé pour l’observation de la faune (marmottes, vautours, isards) et de la flore montagnarde.
5. Il abrite un observatoire astronomique unique en Europe
Dominant le col, le Pic du Midi accueille l’un des observatoires astronomiques les plus renommés d’Europe. Accessible par téléphérique depuis La Mongie, il culmine à 2 877 mètres et offre un des ciels les plus purs du continent.
Ce site exceptionnel est ouvert au public. On peut y passer une soirée, dîner sous les étoiles, voire dormir sur place. Les chercheurs y mènent aussi des travaux de pointe, notamment sur le Soleil, les planètes et la pollution atmosphérique.

6. Des sculptures célèbrent les héros du vélo
Au sommet du col, les visiteurs découvrent une imposante statue : le Géant du Tourmalet, un cycliste en acier baptisé Octave, en hommage à Octave Lapize, premier coureur à avoir franchi le col en 1910. Il est devenu un symbole fort du cyclisme de montagne.
Chaque année, en juin, cette statue est acheminée depuis la vallée à vélo lors de la célèbre montée du Géant, une fête populaire qui marque le début de la saison estivale. Le Tourmalet se transforme alors en lieu de célébration sportive et culturelle.

7. Le versant ouest est le plus redouté
Le col du Tourmalet peut se grimper depuis deux versants : à l’ouest, Luz-Saint-Sauveur, à l’est, Sainte-Marie-de-Campan. Si les deux sont exigeants, le versant ouest est souvent considéré comme le plus difficile, avec 19 km à 7,4 % de pente moyenne.
La montée y est plus irrégulière, avec de longs passages exposés au vent et peu d’ombre. Les paysages sont spectaculaires, mais les derniers kilomètres après Super-Barèges mettent les jambes à rude épreuve. Même les pros y souffrent.
8. Il est parfois fermé… par des marmottes
Outre la neige, fréquente jusqu’au printemps, le Tourmalet réserve parfois des surprises plus douces. Les marmottes, omniprésentes sur les pentes du col, adorent s’aventurer sur la route à la belle saison. Il n’est pas rare de devoir s’arrêter pour les laisser passer.
Le col fait en effet partie d’un écosystème de montagne riche, protégé par des mesures de gestion environnementale. Les automobilistes et cyclistes sont invités à la prudence… et à savourer ces rencontres inattendues avec la faune locale.
9. Un haut lieu du ski pyrénéen
En hiver, le col du Tourmalet devient une frontière naturelle entre deux stations : La Mongie et Barèges. Ensemble, elles forment le plus grand domaine skiable des Pyrénées françaises, avec plus de 100 km de pistes.
Les amateurs de glisse apprécient la variété des descentes, le cadre naturel préservé, et la proximité du Pic du Midi, où l’on peut faire du freeride légendaire sur des pentes vierges. Une autre façon de vivre le Tourmalet, hors saison cycliste.

10. Il attire les cyclotouristes du monde entier
Chaque été, des milliers de cyclotouristes viennent affronter le col du Tourmalet, souvent dans les traces de leurs idoles. Gravir ce géant, c’est cocher une case mythique dans la carrière de tout amateur de vélo de montagne.
Au sommet, une borne photo permet d’immortaliser l’ascension. Les plus passionnés enchaînent d’autres cols voisins : Aspin, Hourquette d’Ancizan, Aubisque… Car ici, dans les Hautes-Pyrénées, chaque virage raconte une histoire.
Le col du Tourmalet n’est pas seulement un défi sportif. C’est un lieu chargé de mémoire, un belvédère naturel, un témoin du patrimoine pyrénéen. Que l’on y vienne pour le Tour, pour la rando ou pour le ski, le col vous laisse toujours une impression durable. Et si vous ne l’avez jamais gravi, le meilleur moment, c’est peut-être maintenant…