Selon Refuge Info, il existerait 3 000 cabanes non gardées en France, pas toutes en état. L’auteur, Frédéric Desfrene, propose une sélection illustrée dictée par ses propres coups de cœur de 20 « pépites ». Autant de valeurs sûres en raison de leur situation, leurs équipements et leurs charmes, dont sept sont situées en Isère, dans les massifs de Belledonne, du Vercors et de la Chartreuse essentiellement, le plus souvent accessibles à tous les publics.
Vous trouverez pour chacune d’elles toutes les informations pratiques : accès, altitude, coordonnées GPS, distance, équipement, mais également un QR code qui permettra de télécharger une suggestion de treks et de randonnées alentour, à la journée ou en itinérance. S’ensuit une sélection de 80 cabanes recommandées par la communauté de “Une cabane par jour”.
Un plaidoyer en faveur d’un retour à des pratiques instinctives
Au-delà d’un simple guide, Frédéric Desfrenne signe un véritable plaidoyer. « Quatre murs et un toit, deux bancs et une table, un poêle et un coin pour dormir… Une cabane, ce n’est pas beaucoup plus que cela après tout. Mais c’est aussi ce que l’on en fait, ce que l’on y vit. Pour moi, c’est un refuge au sens propre du terme, une forme de consolation de notre monde envahi par l’immédiateté », analyse-t-il. S’encabaner, c’est un retour à des pratiques instinctives : ramasser du bois, trouver de l’eau, prendre son temps, renouer avec la sobriété, se sentir libre…
Cabaneur futé
Le guide s’ouvre sur un carnet pratique et pédagogique qui recense l’essentiel à connaître pour réussir son escapade. Préparation du barda, alimentation, tenue de son animal, recherche de sources ou de « petits coins », gestion des déchets… Frédéric Desfrenne ne laisse rien au hasard.
Et insiste sur le respect des lieux. « On passe dans une cabane. C’est un lieu qui appartient à une collectivité, une association, à l’Office national des forêts (ONF), parfois même à un particulier qui partage le fruit de leur travail. On est bienveillant avec celui qui nous succède. On veille à ce que les choses restent dans l’ordre. »
Micro-aventure Cabanes non gardées. 128 pages. 14,95 €, éditions Vagnon.
Frédéric Desfrenne, 56 ans, formateur d’insertion, ne résiste pas à l’appel de la nature. Ce Seyssinois d’adoption, originaire de la frontière franco-belge, installé en 2003 dans la région pour assouvir sa passion de la marche en montagne, trouve volontiers refuge dans les cabanes pour se reconnecter à l’essentiel.
En novembre 2020, frustré par le confinement et sa règle des 10 kilomètres, traquant le moindre interstice de liberté, il s’offre une escapade dans le massif de Belledonne où il découvre le Habert des Sabottes, une cabane située à 1 760 mètres d’altitude. À la descente, il se remémore Les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson dont une phrase le hante : “Tant qu’il y aura des cabanes, rien ne sera vraiment perdu”. Le soir même, il ouvre un compte Instagram, “Une cabane par jour”, qui donne rapidement naissance à une communauté qui compte 25 000 membres à ce jour. Les éditeurs flairent la bonne affaire. Frédéric s’offre le luxe d’opposer un refus à Gallimard au profit de Vagnon Aventure qui lui donne carte blanche. Et qui lui a déjà offert la possibilité de poursuivre leur collaboration.
L’auteur fait actuellement des premiers repérages hors des sentiers battus, sur une portion de territoire faiblement peuplée située entre la Meuse et les Landes, à la recherche de cabanes et d’itinéraires de randonnées. Titre pressenti : “France sauvage la diagonale du vide”.
Article issu du Dauphiné Libéré