Une saison estivale montagnarde sous les signes de la marche et du vélo

 La Maurienne n’est pas qu’un décor de cinéma où désormais se tournent les films à succès. C’est un domaine cyclable, abonné au passage du Tour. Et une terre de randonnée. Ce n’est pas un hasard si, en 2024, le dernier né des grands treks emprunte ses versants. Le tour des aiguilles d’Arves fait le lien entre Alpes du nord et du sud, la Savoie et les Hautes-Alpes, autour de cette montagne triptyque et mythique, équivalent sans rougir des majestueuses Tre Cime dans les Dolomites, classées à l’Unesco. Grâce à un balisage commun, et au réaménagement des parties hautes des sentiers, il s’offre à la fois aux sportifs et aux contemplatifs. Compter 7 à 8 jours de marche, sur 97 km pour 6000 m de dénivelé, et des étapes dans des refuges et gîtes d’anthologie : aiguilles d’Arves, Goléon, Mas de la Grave… Une immersion en pleine nature à explorer toutes les facettes de ce joyau qui trône au milieu des Grandes Rousses et des Cerces. Une application mobile en 3D a été créée pour les plus connectés.

Revenir au fondamentaux

Après le tour du Val Montjoie, entre Mont-Blanc et Beaufortain, ou le GR738, échappée belle à travers la chaîne de Belledonne, de la Savoie à l’Isère, les Alpes en ont encore sous le pied. Une floraison d’itinéraires pour répondre à une demande grandissante. Autant d’alternatives aux classiques encombrées, GR20 Corse ou Tour du Mont-Blanc. À quoi bon s’éparpiller en une floraison d’activités ? La destination montagne n’a qu’à revenir à ses fondamentaux et garder son naturel. La France est « en marche ». Témoin la hausse de 10 % des visiteurs au dernier salon du randonneur à Lyon. Près de 1000 km de sentiers ont été réaménagés en sortie de Covid, dans le cadre du plan Avenir Montagnes. Une activité saine en droite ligne avec le slogan porté par Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme : « Accueillir en protégeant ». Avec cette idée que l’aventure commence aussi à deux pas de chez soi.

Au salon du randonneur du 22 au 24 mars à Lyon, le Tour des Aiguilles d’Arves en vedette.   Photo Le DL /Antoine Chandellier
Au salon du randonneur du 22 au 24 mars à Lyon, le Tour des Aiguilles d’Arves en vedette. Photo Le DL /Antoine Chandellier

Randonnez sans prendre la voiture

Ainsi Isère Attractivité promeut la randonnée sans voiture. L’organisme territorial a lancé une carte de 50 itinéraires à faire depuis Grenoble, directement à pied ou par les transports en commun. Des classiques, tels la Dent de Crolles ou le lac de la Muzelle. Ou des parcours secrets. Le département mise sur son potentiel aquatique et ce cours qui le traverse, le façonne jusqu’à lui donner son nom. La rivière est désormais longée par une vélo-route, La belle Via, au fil de l’eau, connectée à la Via Rhôna et qui en 123 km relie Chambéry la Savoyarde à Romans la Drômoise.

La carte du cycle sera jouée à fond cet été par les Alpes du sud qui accueillent cinq étapes du Tour de France dont l’inédite arrivée à Nice, en raison des Jeux de Paris, et la journée reine entre Embrun et Isola 2000. Entre Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence aussi, 30 % de la clientèle vient de la région Paca.Les trois quarts des visiteurs sont français et jeunes (36 % de moins de 25 ans). Le sud a aussi son itinéraire pour cycliste randonneur, suivant également le fil de l’eau en l’occurrence la célébrissime Durance, du Monêtier à Avignon. 170 km ont déjà été balisés jusqu’à Sisteron. Pas étonnant que les Hautes-Alpes gagnent des parts de marché depuis 2015. Elles ont tutoyé des sommets en sortie de Covid.

Serre Ponçon rime avec adaptation

Le département lancera la saison dès le 17 mai, avec le désormais traditionnel Outdoormix à Embrun, plus grand festival dédié aux sports de nature (slackline, VTT, parapente, paddle) et MC Solaar en concert pour la dixième édition de l’événement. Le lac de Serre Ponçon, qui capte 20 % de l’activité touristique du département, entre en résilience dans le nouveau contexte climatique, adaptant ses plages et ses infrastructures balnéaires (80 projets sur dix ans et 33 millions d’investissements). Adaptation aussi sur les hauts versants, les sentiers du parc des Écrins ont souffert du choc climatique l’été dernier. L’incertitude plane sur le gardiennage estival de trois refuges fermés en août dernier, leurs accès ayant été emportés par des écroulements ou des débordements torrentiels. Consolation, le parc entre Hautes-Alpes et Isère inaugurera une des grandes rénovations de l’année pour le Club alpin français : le refuge du Pavé à Vilar d’Arène, plus accessible aux randonneurs et grimpeurs.

Le lac de Serre Ponçon s’adapte au climat pour rester accessible à un public qui représente 20 % de la fréquentation estivale du département. Photo Le DL /Vincent Ollivier
Le lac de Serre Ponçon s’adapte au climat pour rester accessible à un public qui représente 20 % de la fréquentation estivale du département. Photo Le DL /Vincent Ollivier

VTT dans le Jura

Enfin, le Jura n’est pas en reste, et accentue sa vocation itinérante. La Grande traversée du massif, soit 380 km, s’ouvre au gravel, vélo mi-chemin, mi-route, pour une aventure hors des sentiers battus. Au sud du massif, avec 1500 km balisés, l’espace forestier de l’Ain s’affiche comme le troisième plus grand espace VTT de France, entre pays de Gex et Bugey.

A Tignes les jeux commencent déjà

Mais la montagne n’attendra pas 2030 pour se mettre à l’heure olympique. Une station en particulier s’accorde aux cinq anneaux : Tignes en Savoie se pose en stade d’oxygénation. Les équipes de France d’athlétisme, de handball et de cyclisme ont choisi le site naturel perché à plus de 2 100 m d’altitude pour camp de base d’entraînement, histoire de fabriquer des globules rouges. Et le 13 juillet, l’homme de la cérémonie des Jeux d’Albertville, le chorégraphe Philippe Decouflé et ses danseurs professionnels, vont s’illustrer en avant-première dans un « spectacle performance », au crépuscule. Tiens, la station de haute Tarentaise, fière de son glacier de la Grande Motte qui transpire, ne met plus en avant son ski d’été. La saison de glisse estivale démarrera bien le 22 juin jusqu’au 21 juillet selon les conditions. Pour les piétons ce sera tout l’été. En pleine transition, r éfléchissant avec ses habitants à son avenir en 2050 et en plein renouvellement de sa concession de remontées mécaniques, Tignes, qui culmine à 3 450 m, se façonne un nouveau visage.

Le téléphérique cabriolet de la Grande Motte avec une plateforme aérienne panoramique survole le glacier.   Photo Le DL /Thierry Guillot
Le téléphérique cabriolet de la Grande Motte avec une plateforme aérienne panoramique survole le glacier. Photo Le DL /Thierry Guillot

Article issu du Dauphiné Libéré

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