Dans le maquis des classements, il y a comme une sorte de trouée depuis un décret du 27 avril 2020 : les sésames sont désormais accordés par le préfet, plus besoin de remonter au ministère. Val-Cenis a donc obtenu son label de “commune touristique” en juin 2021, pour cinq ans ; elle sollicite le niveau supérieur, “station classée”, qui est accordé pour 12 ans.
S’engager dans l’excellence de la politique touristique
Il faut monter un dossier assez lourd, prévient Philippe Reymond, directeur général des services de la communauté de communes. C’est à la commune de le faire, la CCHMV se contente de solliciter le classement. Pour espérer être station classée, il faut s’engager dans l’excellence de la politique touristique, jouer sur le “4 saisons”. « Le dossier de commune touristique ne nous avait pas paru insurmontable », se souvient Jacques Arnoux, maire, qui se voit donc bien franchir l’étape au-dessus.
Mais pour quoi faire ? Alors que le premier échelon ne rapporte pas grand-chose, le second comporte des avantages non négligeables. Le maire annonce déjà qu’il n’utilisera pas le premier d’entre eux, à savoir la possibilité d’augmenter les indemnités des élus.
Val-Cenis pourrait être considérée comme une ville de 30 000 habitants
En revanche, une “station classée de tourisme” peut être considérée par l’État comme plus importante que ne le dit son nombre d’habitants. Avec des critères précis, détaillés par Jacques Arnoux : « Chaque résidence secondaire compte pour quatre habitants, chaque lit en résidence de vacances pour un ». Val-Cenis pourrait être considérée, à certains égards, comme une ville de 30 000 habitants. Elle bénéficierait d’une ressource fiscale supplémentaire, la taxe additionnelle sur les droits d’enregistrement.
Ce classement était d’ailleurs l’une des préconisations de la Chambre régionale des comptes, lorsqu’elle a examiné les finances de la commune. Mais il n’était pas possible de s’engager tant que l’office de tourisme de Haute-Maurienne Vanoise n’était pas classé en catégorie I : c’est bien parti, après l’ audit réussi pour l’obtention du label “Qualité tourisme”.
En Haute-Maurienne Vanoise, Aussois a aussi décidé de se lancer dans la démarche.
On peut être en “zone touristique” au sens du Code du travail sans être “commune touristique” au sens du Code du tourisme. Le principal effet du premier classement est une dérogation permanente à la règle du repos dominical : les salariés des commerces (sauf pour ceux purement alimentaires) peuvent se voir attribuer des repos hebdomadaires en semaine. Les classements au sens du Code du tourisme retracent la politique touristique des communes concernées.
Article issu du Dauphiné Libéré