Dans cette station savoyarde, un jeu de l’oie géant dont vous êtes le héros

Madeleine de Proust pour les uns, partie de rigolade pour les autres, le jeu de l’oie traverse les générations. Il revient dans une version XXL et dépoussiérée, à tester dans la forêt du Revard.

Pour entrer dans le jeu, rendez-vous au Village tipi des Fermes de Crolles. On se gare quelques kilomètres avant la station de ski du Revard (depuis Aix-les-Bains), et on suit les flèches qui indiquent le repère des Indiens. Il faut ensuite marcher sur une centaine de mètres, à travers la forêt.

Rendez-vous dans la forêt des Sioux

Au fur et à mesure qu’on avance, on aperçoit un drôle de village se découper dans le paysage. Sept immenses tipis se dressent à l’entrée d’une clairière. C’est là qu’Enzo Auquer, l’un des animateurs du Tipi parc, m’attend. Au bras, il a un petit panier rempli d’accessoires : des balles, de la corde… et, surtout, un gros dé en mousse. Il me fait le topo sur les règles, qui sont les mêmes que dans la version “jeu de société” : on lance le dé, on avance en fonction du nombre indiqué, le but étant d’arriver jusqu’à la 30e case en surmontant les défis qui jalonnent le tracé.

Sauf qu’ici, le pion, c’est nous ! Et les cases sont des balises en bois disposées dans la forêt, à quelques mètres les unes des autres. Mieux vaut être au moins deux pour pouvoir jouer (peu importe l’âge des participants), et relever les défis qui suivent chaque lancé. Allez, c’est parti. Je lance le dé, j’arrive sur le numéro 2 : “Avancez de trois cases, réalisez l’épreuve”. Jusqu’ici tout va bien. Me voilà devant le panneau numéro 5. À côté de moi, je vois un gros carré de tissu relié à deux arbres par des élastiques, attachés de chaque côté. On dirait un masque anti-Covid pour géant. Je me reporte aux consignes. Il va falloir prendre la balle en mousse dans le panier, la placer dans le tissu et la tirer en arrière pour tendre les élastiques. Une catapulte quoi ! En face, mon acolyte devra la rattraper au vol. On n’est pas très au point mais on rigole bien. Au bout que quelques lancers (peu concluants), on décide qu’on a gagné.

« L’idée, ça n’est pas de perdre ou de gagner, c’est que les gens s’enfoncent dans la forêt, et découvrent le Revard autrement »

On jette à nouveau le dé. L’épreuve suivante consiste à essayer d’accrocher de petits cercles en corde à des cibles en bois fixées à un arbre. Yes ! Premier succès. Puis on file vers des charades, avant de s’atteler à faire avancer une balle entre deux baguettes géantes placées à l’horizontal et reliées à un arbre. Notre mission, à l’autre extrémité, c’est de jouer avec l’écartement des bâtons pour guider la balle jusqu’au tronc, et la faire tomber dans un pot. Bingo. « D’ailleurs, tu as remarqué cet arbre, juste à côté ? », me demande Enzo. Concentrée sur le jeu, j’avoue que je ne faisais pas très attention au paysage… Cet arbre, c’est en fait le fruit de deux essences qui ont fusionné avec le temps. Avec son tronc torsadé et ses branches qui partent dans tous les sens, on dirait qu’il sort tout droit d’un conte de fées. Le jeune homme à l’œil !

Il étudie l’environnement, et ça n’est pas par hasard qu’il a choisi de faire son stage au Village tipi. « L’idée, ça n’est pas de perdre ou de gagner, c’est que les gens s’enfoncent dans la forêt, et découvrent le Revard autrement », souffle ce passionné. Grâce à lui, c’est mission accomplie. Je me rends compte que cette montagne, c’est bien plus que des pistes de ski.

Au bout d’une bonne demi-heure, l’arrivée sur la 30e case sonne la fin de la partie. Déjà ? Pas de panique, le prix du pass journée (16 €) comprend plein d’autres activités : chasse au trésor, tir à arbalète, labyrinthe géant, disc-golf … Bref, je n’ai pas fini de m’amuser.

Article issu du Dauphiné Libéré