En famille : balade à Hauteluce, une fenêtre avec vue sur le Mont-Blanc

Alfred Hitchcock a imaginé « Fenêtre sur cour ». La nature a créé fenêtre sur le Mont-Blanc. À 2 250 m d’altitude, le col de la Fenêtre, entre Hauteluce (Savoie) et les Contamines-Montjoie (Haute-Savoie) justifie bien son nom : une ouverture entre deux rochers, et une vue à couper le souffle.

Photo Le DL/Jean-François Casanova
Photo Le DL/Jean-François Casanova

Une balade familiale

« C’est un petit coin sympa, très chouette, les confins du Beaufortain, au sommet de mon pays avec un joli point de vue, qui permet une première approche de la haute montagne », résume le champion olympique de ski alpin, Franck Piccard.

L’enfant du pays n’y va plus tous les jours, mais l’a découvert gamin. « Une frontière entre le Beaufortain et l’au-delà : le Mont-Blanc, l’Italie, la Tarentaise ». Un coin un peu perdu, qui s’anime beaucoup en été comme en hiver, devenu très prisé en matière de randonnée, par les plus aguerris lancés sur le tour du Mont-Blanc ou celui du Beaufortain. Mais aussi en famille, pour une balade très accessible (7 km aller-retour et 300 m de dénivelé), familiale, depuis le parking du col du Joly, au milieu d’autres randonnées plus sportives (vers le Mont Joly ou le Mont Véry).

« Une traversée à courbe de niveau, mais il faut quand même faire attention, il y a quelques endroits escarpés », décrit Jean-Pierre Mirabail, de la Maison des guides du Beaufortain. « C’est la plus accessible, idéale pour une première mise en jambes, à condition de ne pas avoir le vertige car il y a quelques passages délicats », reconnaît Céline Bonnet-Liegeon, qui ne compte plus le nombre de ses clients de l’auberge « Chez Gaston », qui empruntent l’itinéraire. « On leur demande de penser à fermer la fenêtre, sinon il y a du vent ! En peu de temps, même pas une demi-journée, on y est. Nos enfants, s’ils doivent partir quelque part, l’après-midi, après le service, montent à la Fenêtre ».

Les infos pratiques
  • Laissez votre voiture au col du Joly (1 989 m d’altitude), à la limite de la Savoie et de la Haute-Savoie. L’accès en voiture ne peut se faire que par le versant savoyard (d’Albertville, prenez la route du Beaufortain, puis de Hauteluce). De l’autre côté, c’est une piste.
  • La randonnée démarre au bout du parking, durée d’1 h 30 à 2 h 30 environ (en fonction de votre allure de marche), en aller-retour, pour un dénivelé positif de 330 m et une distance de 7 km.
  • Niveau moyen (quelques passages escarpés et chemin étroit). À déconseiller aux personnes sujettes au vertige. L’itinéraire, qui emprunte une partie des tours du Beaufortain et du pays du Mont-Blanc, est bien tracé et bien balisé.
  • Il n’y a ni point d’eau, ni abri, mais au retour, une halte à l’incontournable auberge « Chez Gaston » permet de se régénérer.

« De la montagne à vaches à la haute montagne »

L’heure de marche, le Mont-Blanc sur la gauche, le Beaufortain (et au-delà puisqu’on aperçoit le Granier, la Chartreuse et les Bauges) sur la droite, vous transporte hors du temps. « On passe de la montagne à vaches à la haute montagne », résume Céline.

Le départ se fait en milieu anthropisé, sur une piste, au milieu des remontées mécaniques. Un premier « raidard » mène au Choton, avec vue sur l’objectif, bien calé au loin entre l’Aiguille de Roselette et la Tête de la Cicle. Tête du Lac de Roselette (2 105 m), Sous l’Aiguille de Roselette (2 122 m)… les lieux-dits s’effacent vite. L’itinéraire sur un GR de pays est bien balisé, le sentier bien tracé.

L’Aiguille de Roselette obstrue alors la vue hypnotisante du Mont-Blanc. Le sentier, en balcon avec vue sur la Tête de la Cicle, est moins plat. Le Beaufortain s’expose sur toute sa longueur. Toute sa splendeur. Un condensé du massif à déguster sans modération : remontées mécaniques, barrage de la Girotte, myrtilles à la bonne saison, chalets d’alpage et les alpages en fleurs.

« L’itinéraire est situé en bout d’alpages. À l’époque, il ne fallait surtout pas passer dans les champs », sourit Franck Piccard. « Aujourd’hui, il y a encore des troupeaux dans ce coin, ça fait partie du décor ». Les sonnailles des vaches et les sifflements stridents des marmottes rythment la marche. En contrebas, tarines et abondances œuvrent au fromage Beaufort qui sera si bon à déguster au sommet. Dans le ciel, quelques aigles royaux tournent. Certains jours, ce sont les vautours qui sont (trop) présents. Pas besoin d’être un bouquetin pour traverser le pierrier qui se présente, mais qui rappelle qu’on doit s’aventurer en montagne avec des chaussures adéquates. Surtout pour gravir quelques marches escarpées, taillées dans la roche.

« Plus que la randonnée, c’est la vue qui vaut le coup »

Les derniers lacets dans la pente et la fenêtre s’ouvre. Les commentaires sont tous les mêmes, qu’on mette le nez à la fenêtre pour la première fois ou qu’on y revienne pour le plaisir des yeux : « Ahh ! », « Et le voilà ! », « Ah, oui… »…

À portée de mains, les 4 810 mètres se laissent caresser du regard, le panorama se déguste à 360 degrés et en silence. Et en montant sur la « terrasse » qui domine le col et la réserve naturelle des Contamines-Montjoie, le spectacle est encore plus grandiose. « Plus que la randonnée, c’est la vue qui vaut le coup », assure Jean-Pierre Mirabail : Dôme de Miage, Tré la tête, Dôme du goûter, Mont-Blanc de Courmayeur, arête du Brouillard… « On voit bien les glaciers suspendus à l’œil nu. Avant, ils étaient tout blancs. Le Dôme de Miage est devenu une pente ». Sans pour autant négliger le coup d’œil sur la Tête de la Cicle ou les sommets plus au sud, avec une vue bien dégagée jusqu’au Margériaz.

« Il faut y aller tôt », conclut le guide. Histoire d’apprécier le Mont-Blanc, avant qu’il ne se couvre de nuages, comme souvent. Mais aussi d’éviter la foule (et les temps d’attente pour accéder au sommet), tant la randonnée est devenue une classique. « C’est un endroit assez sympa, comme il y en a beaucoup en Beaufortain. J’y passe régulièrement, mais plutôt en hors saison, à l’automne, parce que l’été et même l’hiver, c’est très fréquenté », regrette le guide et photographe Yannick Ardouin. Quant à ceux qui ne veulent jouir que du paysage, deux tables d’orientation au col du Joly répondront à toutes leurs questions. Le plaisir de la balade en moins.

Photo Le DL/Jean-François Casanova
Photo Le DL/Jean-François Casanova

Article issu du Dauphiné Libéré

PARTAGER
Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus

Nos tops stations
  • Avoriaz
  • Chamonix
  • Courchevel 1850
  • Flaine
  • Font-Romeu
  • L'Alpe d'Huez
  • La Bresse
  • La Plagne
  • Le Lioran
  • Les 2 Alpes
  • Les Menuires
  • Montgenèvre
  • Orcieres Merlette
  • Peyresourde
  • Risoul 1850
  • Saint-Lary-Soulan
  • Tignes Val Claret
  • Val Thorens
  • Villard-de-Lans
Les stations par région
  • Alpes (134)
  • Massif central (4)
  • Pyrénées (21)
  • Jura (6)
  • Vosges (4)
  • Corse (1)
Suivant
Adultes18 ans et +
Enfantsde 0 à 17 ans
1er enfant
2ème enfant
3ème enfant
4ème enfant
5ème enfant
6ème enfant
7ème enfant
8ème enfant
9ème enfant