Comment s’y rendre
Le lac est facile d’accès. Pour rejoindre le parking gratuit de La Beauvau ou celui de La Chèvrerie, qui sont situés à proximité, il faut, entre Bellevaux et le col de Jambaz, prendre la route à gauche en direction du hameau de La Chèvrerie. Un trajet de 40 minutes en voiture depuis Thonon-les-Bains ou 50 minutes depuis Annemasse.
Pourquoi il vaut le détour
Dans la vallée du Brevon, sur la commune de Bellevaux, ce lac aux eaux claires et turquoises s’étend sur 15 hectares. Surplombé par le massif du roc d’Enfer, le lac de Vallon est le décor d’un paysage enchanteur. Sous nos yeux, une véritable palette de vert et de bleu se dessine, entre le ciel, le lac et les montagnes. Un régal pour les photographes.
L’histoire de ce lieu né il y a près de 80 ans est surprenante. Il est d’ailleurs possible d’apercevoir, au fond de l’eau, les ruines du hameau disparu.
Mars 1943, en plein Seconde Guerre mondiale, les roues à eau de la scierie Monnet ne tournent plus. Les ouvriers pensent à un sabotage mais au matin, la montagne gronde.
Sous la pointe de Gay, un pan entier du massif se met à glisser. La coulée de boue, de roches et de troncs avance lentement. En un mois, elle emporte sur son passage neuf granges, cinq fermes, une maison et deux scieries. Le drame est inévitable. Pourtant, aucune perte n’est à déplorer parmi la cinquantaine d’habitants ou des 150 têtes de bétail.
Une partie des installations de la scierie a même pu être sauvée et déplacée. Pour le géologue Léon Moret, dépêché sur les lieux à l’époque, l’origine de la coulée de boue est due à la saturation en eau (fonte des neiges et pluies printanières) du terrain argileux.
Dans la vallée, un barrage de 500 mètres de long, 300 de large et 18 de haut entrave la rivière du Brevon. Le niveau de l’eau augmente. Le hameau de l’Econduit est noyé sous les eaux. Ses ruines sont toujours visibles aujourd’hui, 80 ans plus tard. Le lac du Vallon sera officiellement recensé trois ans plus tard, en mars 1946, ce qui en fait le plus “jeune” lac du Chablais, voire des Savoie !
Côté randonnée
Il existe plusieurs parcours balisés (et ombragés !) à arpenter autour du lac. Pour le tour du lac, jalonné de panneaux explicatifs, pas besoin d’être sportif ! Il ne faut compter qu’une heure pour revenir au point de départ. Pour les plus aventureux, il faudra ajouter 20 minutes supplémentaires pour se rendre à un belvédère offrant une vue panoramique de l’endroit. Enfin, pour les plus avertis, enfilez vos chaussures de marche à la recherche de la croix des Chartreux gravée au XVIIe siècle dans la roche de la cascade de La Diomaz. À 30 minutes de la chapelle, le sentier demande une certaine vigilance.
Des activités familiales
Sur la rive ouest, un sentier d’interprétation permet de découvrir l’histoire de la vallée : les hameaux engloutis, la naissance du lac, l’ordre des Chartreux etc. Côté visite, la chapelle restaurée de Saint-Bruno permet de faire une halte à mi-parcours. Construite à la place de l’abbaye des Chartreux, elle est le symbole de l’histoire du lieu.
Si la baignade est interdite dans le lac, les ruisseaux alentour et une aire de jeux pour enfants raviront les plus familles. Pour les amateurs de pêche, il est possible, avec un peu de patience, d’y attraper des truites et des ombles.
Côté restauration
Aménagé, l’endroit est très prisé pour les pique-niques en famille. Plusieurs tables en bois sont à disposition. Pour ceux qui n’auraient rien prévu, à deux kilomètres du lac, se trouvent deux bars-restaurants aux saveurs régionales, dans le hameau de La Chèvrerie.
Article issu du Dauphiné Libéré