Rencontrer un vrai renne et se promener pendant une heure avec lui sur les pistes enneigées, confortablement installé sur un traineau. Avouez que l’expérience n’est pas banale et qu’elle a tout pour devenir l’attraction phare des vacances pour les petits et les grands enfants qui croient dur comme fer au Père Noël. C’est ce que propose Francis Garçon sur le site nordique de Peisey-Vallandry, en Savoie. Non loin des pistes de ski de fond, il accueille les visiteurs pour leur faire découvrir cet animal venu du Nord.
« Quand les enfants le voient le renne débarquer, ils sont scotchés »
Son fidèle acolyte, il l’a appelé Cochise, parce qu’il est « dingue des Indiens et des grand espaces ». Mais pour le public, il le surnomme aussi Rudolph, histoire de mettre encore plus d’étoiles dans les yeux des petits qui s’installent sur son traineau. « Quand les enfants le voient le renne débarquer, ils sont scotchés. Il n’y a plus un bruit », sourit Francis, qui a été compétiteur en biathlon et moniteur de ski de fond avant se passionner pour l’élevage de rennes. « Je suis un fils de paysan, j’ai grandi derrière les vaches », se souvient-il. Une passion des animaux qu’il a conservée : l’été, il propose des balades avec des ânes et l’hiver, il promène donc Rudolph sur les chemins.
Des tonnes de réponses
Passé la curiosité de la rencontre, la balade peut commencer. Francis est intarissable sur cet animal et son mode de vie. « Pendant une heure, on fait des questions-réponses. Pourquoi il a de si gros sabots ? Qu’est-ce que ses bois on de particulier ? Comment il fait pour tenir par -40°C avec ses petits poils ? » A chaque interrogation, l’éleveur à la réponse. Par exemple quand il est question de nourriture. « A l’état sauvage, les rennes se nourrissent surtout de lichen, qu’on trouve ici sur les arbres comme les mélèzes et les épicéas. »
Il passe donc une partie de l’année autour de chez lui, à Peisey-Vallandry, à ramasser ce précieux aliment, sans lequel ses deux rennes ne pourraient survivre. En complément, ils ruminent du foin toute l’année, et même un peu d’herbe savoyarde (mais pas trop, sinon ils la digèrent mal). Et quand ils ont soif. « Et bien ils mangent de la neige, ils sont habitués. »
Il peut tracter jusqu’à 200 kilos
Ne vous fiez pas à son physique de peluche, car si Rudolph aime se promener, il faut quelques précautions pour l’approcher. Francis reste donc tout le temps proche de son encolure pour garantir la sécurité. Pendant ce temps, sur le traineau, on peut monter jusqu’à quatre personnes (mais le reste de la famille peut également cheminer à côté de l’animal). « Il ne fait que 80 kilos mais il est vraiment très fort et il peut tirer jusqu’à 200 kilos sur du plat. » Bien assis sur les peaux de moutons qui garnissent le traineau en bois, on peut prendre des photos et admirer le paysage, tout en profitant des explications passionnantes de l’éleveur.
Trois éleveurs en France
« En France, nous ne sommes que trois à élever des rennes », explique Francis. Du haut de ses 59 ans, il a encore la frite mais envisage toutefois la suite. Dans quelques années, Rudolph, âgé pour sa part de 10 ans, n’aura plus l’énergie de tracter le traineau et ils prendront tous les deux leur retraite. L’élevage pourrait être repris par sa fille, qui se forme actuellement en permaculture pour créer une ferme-auberge. Une belle histoire qui n’émeut pourtant pas le cervidé. « Les ânes sont des animaux avec beaucoup d’affect, mais pas les rennes. Même avec les Samis, qui les élèvent en Laponie depuis très longtemps, il n’y a pas la même relation. Ça reste des animaux assez sauvages. »
Raison de plus pour profiter du bon caractère de Rudolph pendant une heure, le temps d’une balade hors du temps qui émerveillera petits et grands enfants.
Evidemment, la période de Noël est particulièrement faste pour le binôme, qui est très demandé. « J’étais allé dans d’autres stations il y a quelques années, mais les rennes n’aiment pas être transportés et je voyais bien qu’ils étaient contrariés. Donc je reste surtout par ici », détaille Francis. Pour le soir du réveillon, il sera donc sur le front de neige de Peisey-Vallandry, après avoir faire un petit tour aux Arcs le jeudi 22 décembre. Déguisé en Père Noël, il a toujours un grand succès sur son traineau chargé de cadeaux !
Le reste de l’hiver, il propose également des soirées très spéciales. Pendant trois heures, il emmène un groupe se promener à la lueur de flambeaux à la cire d’abeille. Accompagné de Xavier, il propose un apéro dans un chalet à l’écart de la station pour des groupes d’une quinzaine de personnes. Déconnexion assurée et photos magiques à ramener à la maison.