Le lac d’Anterne est situé à 2063 mètres d’altitude, au milieu d’alpages, au fond d’un cirque bordé de sommets comme les Rochers des Fiz. Une balade à faire ce printemps (si la météo le permet) ou cet été pour ceux qui cherchent fraîcheur et tranquillité.
Comment s’y rendre ?
Les accès au lac d‘Anterne sont multiples. Notamment au départ de Servoz, Passy ou de la vallée du Giffre. C’est cette dernière option que nous avons privilégiée. Il faut donc rejoindre Saint-Jean-de-Sixt via Samoëns (D907). Suivre ensuite la direction de la très célèbre cascade du Rouget (D29 puis D429), la passer pour continuer la route jusqu’à son terminus, deux kilomètres plus haut, au lieu-dit Le Lignon. Un vaste parking au-dessus du restaurant permet de se garer. Attention en été l’affluence est exceptionnelle, les places sont chères. Toutefois, ne pas hésiter à aller au fond du parking, les places proches de l’entrée sont prises d’assaut et laissent souvent penser qu’il est complet.
Une randonnée, pour qui ?
L’accès au lac d’Anterne est sans difficultés techniques. Le vide est quasiment absent. En revanche, la marche est longue (16 km A/R, 950 mètres de dénivelé positif). Compter 3 h 20 à 3 h 30, un peu moins pour les bons marcheurs, pour atteindre l’objectif. Et deux bonnes heures pour le chemin retour. Il faudra donc de l’eau et de quoi se couvrir la tête.
La première portion sur le sentier des cascades, commune avec le sentier d’accès au refuge de Sales (GR96), se fait en sous-bois mais donne déjà la tendance du jour : ça grimpe pas mal. Au-dessus de la belle cascade de la Pleureuse et celle de la Sauffraz, une bifurcation à gauche vous indique le collet d’Anterne (GR5), premier objectif avant de retrouver un peu de plat. De là on redescend dans une combe où est installé le refuge Alfred Wills. Cette magnifique cabane et ses dépendances pourront d’ailleurs faire le but d’une sortie, notamment avec les enfants à partir de 8/9 ans. Pour les autres, il faut reprendre une laborieuse ascension pour passer la montagne d’Anterne et descendre dans le vallon suivant, là on se trouve le lac. Soit à un peu plus d’une heure du refuge.
S’il ne devait y avoir qu’un seul intérêt à cette randonnée, en plus du lac lui-même, ce serait certainement le refuge d’Anterne Alfred Wills. Posé dans un vallon au milieu duquel coule une magnifique rivière en pente douce, il est une invitation à se poser pour un repas, une nuit ou quelques minutes, ne serait que pour remplir sa gourde au bassin.
Mais d’où lui vient ce nom ? L’explication est donnée sur un site internet simple et efficace (réservations en ligne, tarifs, formules, historique, balades à faire). “Alfred Wills (1828-1912) était un Britannique, magistrat à la cour d’Angleterre, passionné de montagne, arrivé à Sixt au environ de 1850 pour y construire un chalet de plaisance à l’alpage des Fonds. Il écuma les alpages et les montagnes d’une façon hardie et ouvrit bien des passages et sommets. Ses successeurs firent même bâtir une dépendance au collet d’Anterne.”
Cette année, le refuge est ouvert du 8 juin au 28 septembre 2024 et inutile de dire qu’il n’est pas un lieu secret seul connu de vous. Non, sa fréquentation oblige à réserver très en amont.. Toutes les infos sur le site https://refuge-wills.com/
Pourquoi ce lac vaut le détour ?
Parce que ce lac de montagne (2063 mètres d’altitude) profite d’un cadre grandiose. La Chaîne des Fiz en toile de fond, il occupe qui plus est un vallon largement ouvert qui ne donne pas cette impression d’enfermement que l’on peut ressentir dans certaines cuvettes d’altitude. Là, c’est un plaisir à 360 degrés. Le lac, de 650 mètres de long pour 430 mètres de large, sera aussi l’occasion pour les plus téméraires de faire quelques longueurs ou de tremper ses pieds, pour une pause fraîcheur des plus appréciables. Petite recommandation pour cela : pas de crème solaire avant d’aller dans l’eau.
Que faut-il absolument faire autour ?
Vous êtes dans la réserve naturelle nationale de Sixt-Passy (chiens et cueillette interdits ; bivouac autorisé entre 19 h et 9 h). La nature est donc magnifique – fragile aussi, attention au piétinement de la flore à proximité du lac – et vous pourrez sur votre chemin croiser des animateurs de la réserve avec une longue-vue et quelques silhouettes de grands oiseaux posées sur l’herbe. Prenez le temps d’une petite observation. sait-on jamais, le gypaète barbu vous fera-t-il un clin d’œil !
L’autre instant à ne pas manquer est une étape au refuge Alfred Wills. Pour un déjeuner complet ou seulement pour un encas à la descente. Une part de tarte aux myrtilles ou un nectar de myrtille, succès garanti. Les poules vous courront entre les jambes et vous prendrez le temps de poser le regard sur l’imposante paroi des Rochers des Fiz. Un long soupir viendra prendre la relève d’un sourire apaisé et vous direz alors, le plus sereinement du monde : “On est bien là, non ?”.
Article issu du Dauphiné Libéré