Si l’on est un marcheur confirmé, difficile de mettre en avant tel ou tel accès, puisque les randonneurs y affluent par tous les flancs. Le plus classique reste tout de même celui qui emmène le conducteur jusqu’au parking des Chapieux. Ne serait-ce que pour le cadre, idyllique, qui entoure cette vallée, trait d’union entre Tarentaise et Beaufortain.
Depuis Bourg-Saint-Maurice, prendre la D902 pendant environ 15 kilomètres puis tourner à droite en direction du hameau des Chapieux. Se garer sur le parking, le début de la randonnée est situé à moins de 100 mètres sur la gauche du parking.
- Durée de la randonnée : 3 heures (un peu plus de 2 heures pour les bons marcheurs).
- 8 kilomètres aller-retour, 900 mètres de dénivelé positif.
- Nombreuses alternatives disponibles, notamment depuis le parking du Plan de la Lai (3 h 30 de marche, 700 mètres de dénivelé positif).
À 2443 mètres d’altitude
De là, vous débuterez l’ascension par un sentier verdoyant en pente douce sur votre gauche, en face de l’auberge de la Nova. À pente régulière, il vous accompagne durant la première heure de marche en direction d’un chemin empierré, sur votre droite. 200 mètres plus loin, après avoir franchi un pont surplombant le ruisseau de la Raja, un itinéraire sablonneux, balisé, vous attend sur votre gauche, à 1 800 mètres d’altitude.
Après une première partie abordable, le sentier se rétrécit et la pente se cabre. Dès lors, le reste de la randonnée se fera sur un dénivelé régulier mais soutenu, sans difficultés particulières toutefois. Un replat bienvenu intervient au niveau d’anciennes maisons d’alpage, à 2 000 mètres d’altitude.
De replat il ne sera dès lors plus guère question, dans un environnement où le minéral prend progressivement le pas sur le végétal. Puis enfin, le refuge, à l’envers d’un petit dôme d’où l’on peut profiter d’une vue panoramique sensationnelle.
Une bâtisse centenaire
La première impression qui ressort, c’est d’abord la taille du bâtiment. Plutôt ancienne, la bâtisse fêtera ses 100 ans en 2024. Ancienne bergerie, elle appartiendra longtemps au Touring club de France (collectif disparu depuis 1983).
Les deux gardiens (Noé Pennetier et Albert Jason) absents, c’est Justin Follenfant, aide-gardien, qui nous servira de guide (Reportage réalisé en août 2022). « À l’époque, il y avait un projet de route qui devait relier le col du Bonhomme avec les Contamines-Montjoie, finalement abandonné. Le Touring club de France a alors décidé de le revendre, avant qu’il ne soit récupéré par le Club alpin au début des années 1980 qui le transformera en refuge de montagne. Il en est toujours propriétaire aujourd’hui. »
Après le départ des gardiens historiques en 2019, une nouvelle équipe prendra les rênes dans la foulée, composée de cinq à sept personnes « en fonction des pics d’affluence ». Rénové en 1991, le refuge n’a pas changé depuis. Seule sa capacité d’accueil a été quelque peu réduite depuis peu, passant de 113 à 95 places en dortoir.
« Une clientèle internationale »
La seconde observation, c’est la diversité linguistique qui s’exprime aux abords du refuge. « On a toujours eu une clientèle internationale, et cela semble être de plus en plus le cas au fil des années » confie le trentenaire.
Une particularité qu’il doit à son emplacement. Situé sur la frontière Savoie-Haute Savoie, Mont-Blanc – Beaufortin et à deux pas de l’Italie, le refuge de la Croix du Bonhomme, et par extension le col éponyme qui le surplombe, sont à la croisée des chemins. Les chemins des randonneurs, notamment. « On est pile à l’intersection du GR5, du Tour du Beaufortin et du Tour du Mont-Blanc ».
Le dernier cité, dont la renommée ne finit plus de croître, attire « des gens qui viennent d’Asie, du Moyen Orient, des États-Unis, ou d’Amérique du Sud » bien souvent expatriés par des tour-opérateurs et dont la connaissance de la montagne n’est pas toujours très fine.
« Pour le GR5 ou le Tour du Beaufortin, on a souvent affaire à des randonneurs bien plus aguerris », conclut l’aide gardien.
- Période de gardiennage : du 6 juin au 20 septembre 2024
- Téléphone : 04 79 07 05 28
- Le refuge de la Croix du Bonhomme sur le site de la FFCAM
Article issu du Dauphiné Libéré