Au fil des hivers accumulés dans les stations des Hautes-Alpes, il y a des choses que l’on prend pour acquises. Parmi elles, les téléskis, dont les panneaux annonçant le niveau de difficulté n’inquiètent guère plus. Ça tombe bien, alors que notre séance de ski-joëring va débuter : « La position du corps, c’est un peu comme pour le téléski », rassure Mélanie Rubin des Écuries des Écrins, installées à Saint-Léger-les-Mélèzes.
Le ski-joëring consiste à se faire tracter par un cheval ou un poney. Autrefois moyen de locomotion dans les pays nordiques, c’est devenu une pratique sportive, présentée aux Jeux olympiques de Saint-Moritz 1928. On avance dans le temps : en 2009, Anthony Samadet reprend les rênes des écuries où le ski attelé – l’autre nom – est déjà proposé. L’activité perdure. « Il voulait faire les deux, les chevaux et le ski. Donc c’était un bon compromis », retrace Mélanie Rubin. Avec le poney-luge, c’est un moyen pour eux de diversifier leurs activités, entre cours d’équitation aux beaux jours ou balades en calèche.
Pas besoin d’être skieur ni cavalier émérite
Même si c’est un peu comme le téléski, ça ne nous empêche pas de poser des questions. Il faut un bon niveau ? « Notre parcours sécurisé, à Saint-Léger-les-Mélèzes, nous permet de prendre des skieurs débutants », observe Mélanie Rubin. Mais si on chute ? Comme le téléski, encore : « Il faut lâcher. » Et on ne risque pas de gêner notre partenaire équin avec les skis ? « On ne fonctionne qu’avec des skis patinettes, pour ne pas taper dans leurs pattes. » Bien vu. Et le freinage ? Anthony Samadet, avec des consignes données d’une part à l’oreille de l’animal, et d’autre part la main sur le licol, s’en charge.
Charlotte, six ans, cavalière et ayant goûté au ski-joëring, nous avait prévenu : « J’aime bien la vitesse. On a l’impression de voler ! » Son père Stéphane confirme qu’il y a bien une « petite pointe de vitesse ». Et il assure : « C’est une sensation sympathique, qui n’a rien à voir avec quelque chose d’autre » La famille, venue de Poligny, a une passion des chevaux bien ancrée, sourit Marjorie, la mère de Charlotte. Il y a une « sensation de liberté quand il y a le cheval devant », observe-t-elle.
Une sensation différente des autres sports de glisse
C’est notre tour de faire le parcours avec la monture. Et il faut le reconnaître : la sensation de traction est bel et bien à part, « fluide » comme l’avait assuré Mélanie Rubin. Il y a assurément quelque chose de différent de la froide rigueur mécanique d’un téléski. En résumé, les points de repère avec d’autres disciplines sont vite derrière soi. Il y a ainsi de quoi être grisé par la prise de vitesse ou négocier les trajectoires. Et si on ne vole pas, certes, la neige décolle généreusement du sol au passage des sabots pour rajouter à l’ambiance.
On se laisse dire qu’après une longue séance de joëring, ça doit tirer dans les bras. Ce qui est, skis aux pieds, pas si habituel. Pour nos encadrants à l’avant du cheval ou du poney, c’est une autre paire de manches. « C’est très physique. On est toujours en tension au niveau du dos », décrit Mélanie Rubin, qui rappelle qu’il y a le reste de la vie de l’écurie à chapeauter. D’ailleurs, comment les montures perçoivent la glisse des bipèdes souvent casqués et en tenues fluo derrière eux ? « On prend le temps : il faut qu’ils le fassent avec plaisir. On les soigne, on les bichonne et ils ont beaucoup d’amour de nos clients », sourit Mélanie Rubin.
Une sensation différente des autres sports de glisse
C’est notre tour de faire le parcours avec la monture. Et il faut le reconnaître : la sensation de traction est bel et bien à part, « fluide » comme l’avait assuré Mélanie Rubin. Il y a assurément quelque chose de différent de la froide rigueur mécanique d’un téléski. En résumé, les points de repère avec d’autres disciplines sont vite derrière soi. Il y a ainsi de quoi être grisé par la prise de vitesse ou négocier les trajectoires. Et si on ne vole pas, certes, la neige décolle généreusement du sol au passage des sabots pour rajouter à l’ambiance.
On se laisse dire qu’après une longue séance de joëring, ça doit tirer dans les bras. Ce qui est, skis aux pieds, pas si habituel. Pour nos encadrants à l’avant du cheval ou du poney, c’est une autre paire de manches. « C’est très physique. On est toujours en tension au niveau du dos », décrit Mélanie Rubin, qui rappelle qu’il y a le reste de la vie de l’écurie à chapeauter. D’ailleurs, comment les montures perçoivent la glisse des bipèdes souvent casqués et en tenues fluo derrière eux ? « On prend le temps : il faut qu’ils le fassent avec plaisir. On les soigne, on les bichonne et ils ont beaucoup d’amour de nos clients », sourit Mélanie Rubin.
Pour proposer une activité ski-joëring et l’encadrer, « il n’y a pas vraiment de formation adéquate », signale Mélanie Rubin des Écuries des Écrins. Sinon celle d’avoir un « très bon niveau en ski » et, bien évidemment, connaître ses chevaux et poneys. Le temps d’adaptation varie d’un animal à l’autre. « Certains vont mettre une semaine, d’autres un mois. Tout est une question d’éducation et d’habitude », résume la Haut-Alpine. C’est-à-dire les faire trotter et galoper avec quelqu’un au niveau du cou. Puis les habituer au bruit des skis, ensuite au cadre auquel se tient le skieur. Et enfin la luge, positionnée beaucoup plus bas. Dans la pratique des sports d’hiver, les chevaux et poneys ne sont d’ailleurs pas ferrés : ils glissent moins !
Les Écuries des Écrins se situent à Saint-Léger-les-Mélèzes (455 route du Barry). Tél. 06 82 18 59 70 ; sur Facebook : “Les Écuries des Écrins”.
Article issu du Dauphiné Libéré