Aux confins du Vercors, les villages du Royans ont du charme. À Saint-Nazaire, l’aqueduc romain et le bateau à roue aguichent les touristes voyageant en famille. À Saint-Jean-en-Royans, la salade de ravioles, relevée d’un Saint-Marcellin de bon aloi, prépare les ventres. À Pont-en-Royans, la Bourne, enfin calmée, rafraîchit les pieds (courageux) qui s’y trempent. Face aux maisons suspendues, les bords aménagés de la rivière, avec tables de pique-nique et cascade ludique, sont un endroit parfait par se ressourcer.
Et puis on reprend la route, direction le Vercors profond. Depuis le Royans, plusieurs routes filent vers les hauteurs : Combe Laval depuis Saint-Jean, les Petits Goulets depuis Sainte-Eulalie, les Gorges de la Bourne depuis Pont. Ce sont ces dernières que nous empruntons. Un dernier coup d’œil aux maisons de Pont, dont les balcons perchés semblent de bien fragiles remparts contre une inévitable chute. Ils annoncent peut-être les choses à venir. C’est de bon augure, quand on y réfléchit bien, car les années passent et ils résistent au temps, les balcons. Ils ne sont pas toujours pas tombés, n’est-ce pas, les balcons ?
La chaussée devient plus étroite, plus à fleur de roche
Ils sont maintenant loin derrière nous. Après Pont-en-Royans, la route monte. Rapidement l’ambiance change. La chaussée devient plus étroite, plus à fleur de roche, plus loin de tout. L’arrivée vers Choranche rassure un peu. C’est un dernier bol d’air sûr, puis les choses sérieuses commencent. Les gorges de la Bourne s’annoncent. Pour les cœurs mal accrochés, le défilé dans lequel la route s’engage risque d’être source de belles frayeurs. Le premier tunnel donne le ton.
Bien entendu, le conducteur garde les yeux sur la route. Surtout là, quand les virages sont sans visibilité et qu’on ne passe pas à deux. Politesse et prudence, on laisse passer ceux qui viennent. On prie aussi, un peu. Pitié pas un camping-car.
- Accès : Pour Pont-en-Royans ou Saint-Jean-en-Royans, sorties d’autoroute les plus proches sur l’A49 (Grenoble – Valence). Sorties à La Baume-d’Hostun ou Saint-Marcellin.
- Informations touristiques : Office de tourisme Vercors Drôme (onglet A Voir / Les routes fabuleuses). Tél. 04 75 48 22 54 vercors-drome.com
Côté fenêtre passager, le vide
Coté fenêtre, en direction montante, le vide. La Bourne, quelques mètres plus bas l’instant d’avant, est soudainement quelques centaines de mètres plus bas. Les accès au Vercors sont étroits et encaissés. Les hauts plateaux se méritent. Puis arrive la route qui mène à la grotte de Choranche et on se rappelle qu’ici, le vide est aussi à l’intérieur. Après une première séquence vertigineuse, une respiration intervient avec un espace aménagé au bord de la chaussée. Points de vue, panneaux explicatifs. Face à nous, le cirque de Bournillon et en bas, au fond, parfois difficile à apercevoir : la centrale hydroélectrique de Bournillon, l’un des quatre aménagements hydroélectriques de la Bourne, et sa conduite forcée qui plonge du haut de la montagne.
Retour sur la route. Un peu de verdure et de calme pendant un moment. On rejoint la départementale qui vient des Coulmes, un autre itinéraire engagé. Puis c’est le retour à flanc de rivière, même si, à l’approche de Villard-de-Lans, les passages sont moins vertigineux. L’arrivée sur la plateau verdoyant sonne la retraite. C’est bon, c’est fini, vous pouvez souffler.
Demain, ou un autre jour, un autre itinéraire s’offrira à nous. Ce ne sont pas les propositions qui manquent : Combe Laval et les Petits Goulets, déjà évoqués, mais aussi le Col du Rousset, la route des Ecouges, les Gorges du Nan, la route de Presles. Une démarche de valorisation de ces différents sites, sous le label de « routes sublimes » est en cours auprès du département de la Drôme.
Article issu du hors-série grand format du Dauphiné Libéré « Les plus beaux panoramas de notre région ». Vous pouvez le commander en cliquant ici.
