Randonnée très prisée, à pied ou en VTT, les trois lacs (Bramant, Blanc et Tournant, ou désormais Bramant, Blanc-aval et Blanc-amont) se trouvent dans le massif des Rousses, au bout de la vallée des Arves, en limite des communes de Saint-Colomban-des-Villards et Saint-Sorlin-d’Arves, dans un site classé, depuis 2008, pour le patrimoine naturel du massif de l’Étendard.
Accessible de mai à mi novembre sous réserve des conditions d'enneigement et météorologiques. Vous renseigner au préalable à l'Office de Tourisme (04 79 59 71 77).
C’est également une Znieff (zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique). À ne pas confondre avec les lacs Potron et Guichard, à l’aval du col de la Croix-de-Fer, « vedettes » de nombreuses cartes postales, avec les Aiguilles d’Arves qui se mirent dans leurs eaux.
Pour le tour des trois lacs, comptez 5 heures
Accéder au premier lac (Bramant, 15,2 hectares pour 39 mètres de profondeur à 2 447 m d’altitude), nécessite une heure et demie à deux heures de marche au départ du parking du col de la Croix-de-Fer (2 067 m d’altitude), quel que soit l’un des deux itinéraires balisés choisi à la montée ; un point de départ qui fait de la balade le rendez-vous des Savoyards, des estivants, mais aussi des Isérois qui montent par la vallée de l’eau d’Olle. Pour le tour des trois lacs, comptez 5 heures et 466 m de dénivelé positif.
Objectifs des randonneurs, des alpinistes, des vététistes et des pêcheurs, mais aussi des militaires qui viennent s’entraîner sur le glacier et skier sur les lacs en hiver, le lac Bramant et ses satellites, avec leur réserve de près de six millions de mètres cubes, assurent avant tout le débit minimal du torrent de l’eau d’Olle (et des zones humides alentour), pour la production électrique via le barrage de Grand Maison. Mais ils assurent aussi l’alimentation en eau potable du sommet de la vallée de l’Arvan, et la neige de culture de la station depuis 1974.
Deux barrages, le « petit » et le « grand » (50 m de long en crête et 12 m de hauteur), construits dans les années 1910, ont permis de doubler le volume naturel du grand lac. Leur construction a modifié le paysage à plus d’un titre. Leur présence (et l’exploitation du minerai des aiguilles de l’Argentière) est à l’origine de la réalisation de la route entre la Croix-de-Fer et le Glandon. Quant à la cantine des lacs, après le chantier il y a plus d’un siècle, elle connaît une seconde vie comme refuge de haute montagne.
Le refuge de l’Étendard est la halte incontournable
Propriété du Club alpin français, le refuge de l’Étendard (70 places, à 2 430 m d’altitude) est la halte incontournable pour toutes les populations qui fréquentent les trois lacs. « C’est l’essentiel de la clientèle du refuge », confie la gardienne, Fabienne Gonin Chevarin.
Là-haut, les familles, qui visent le pied du glacier de Saint-Sorlin, à moindre effort en deux jours, pour une première approche de la haute montagne en famille, côtoient les groupes d’alpinistes et les pêcheurs qui montent pour plusieurs jours. « L’auberge espagnole » version montagnarde, où se confrontent les différentes expériences. « Les lacs, alevinés en 2020, (et les petits torrents) attirent pas mal de pêcheurs, avec leurs truites arc-en-ciel et fario et leurs cristivomers, mais ils sont aussi ludiques pour les enfants. »
Le bon plan, c’est de s’arrêter, ou mieux, passer une nuit, au refuge de l’Étendard. Les gardiennes, Fabienne Gonin-Chevarin et sa fille Coline Gonin, avec leur équipe, misent sur une cuisine diversifiée et très locale : soupe d’orties, viande d’Aubrac de Saint-Sorlin, plats en sauce avec le vin de chez Quenard, croziflette au Beaufort… Et à l’aube, vous profiterez pleinement du calme des trois lacs avant l’arrivée des premiers randonneurs.
Qu’ils soient petits ou grands, les enfants s’émerveilleront des marmottes qui gambadent et sifflent au réveil ou des couchers de soleil dignes de feu d’artifice sur les aiguilles d’Argentière. C’est ça, l’ambiance trois lacs.
Article issu du Dauphiné Libéré
