On vous emmène aux Portes du Soleil, un domaine skiable entre Suisse et France

Des 3 Vallées à l’Espace Killy, en passant par Paradiski ou la Voie Lactée, les super-domaines skiables des Alpes françaises rivalisent d’arguments pour attirer les skieurs de tout poil. Mais c’est vers les Portes du Soleil que notre choix s’est porté, pour découvrir ses quelque 600 kms de piste, en débutant notre tour à Avoriaz. Située au cœur du domaine, la station imaginée dans les années 1960 par l’ancien champion olympique de descente Jean Vuarnet (qui a désormais une piste à son nom) et Robert Brémond est unique en son genre. Avec ses immeubles pyramidaux dessinés par Jacques Labro et ses acolytes, elle accroche tout de suite l’œil.

Mais ce n’est pas pour admirer les prouesses architecturales du siècle dernier que nous sommes là, mais bien pour faire le tour du domaine. Ce qui commence, après un échauffement succinct, par une des plus belles pistes des Portes : le Mur suisse. Avec ses 95 % de pente, il a de quoi refroidir les ardeurs des pratiquants les moins confiants, mais « ça va nous faire » comme disent nos voisins. En ce début janvier, la fine couche de neige fraîche a du mal à faire oublier la glace qui recouvre les pistes, conséquence des journées de pluie qui ont émaillé la fin décembre. C’est donc avec beaucoup de prudence (et non sans chute !) que nous nous faufilons entre les bosses pour glisser jusque chez nos amis helvètes.

Avoriaz et sa géographie privilégiée. Photo Nils Louna
Avoriaz et sa géographie privilégiée. Photo Nils Louna

À la rencontre de Didier Défago

Parmi les options qui s’offrent à nous, il y a le secteur de Ripaille ou encore la redescente sur Champéry. Ici comme sur beaucoup de crêtes du domaine, les vues sur les impressionnantes Dents du midi (3 257 m) succèdent à celles sur les Dents blanches (2 756 m) : à ce titre, on vous conseille de ne pas faire l’économie d’un passage par la Pointe des Mossettes, d’où le panorama est magistral. Il est également possible de descendre du côté de Champoussin, l’une des cinq stations suisses qui font des Portes du Soleil une ambiance à part pour le skieur tricolore. « Pour les gens qui sont en vacances, c’est un peu un voyage dans le voyage », résume Maud Baud, responsable communication digitale et marketing d’Avoriaz, qui connaît toutes ces pistes par cœur.

En continuant notre tour (que l’on prend donc dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, en regardant le plan des pistes), on choisit une liaison hors des sentiers battus : la piste Didier Défago. C’est en effet à Morgins, notre prochaine étape, que le champion olympique 2010 de descente (encore un !) a vu le jour. Si le début de cet itinéraire vallonné et sauvage est effectivement réservé aux meilleurs skieurs, la fin est plutôt destinée aux glisseurs… où à ceux qui veulent se muscler les bras les jours où la neige colle. Une très agréable promenade en forêt, reposante et contemplative, qui donne envie de se lancer de nouveau dans la pente.

Bienvenue dans le Mur Suisse. Photo Nils Louna
Bienvenue dans le Mur Suisse. Photo Nils Louna

Télésiège à double-sens et téléski à double-siège

Arrivés à Morgins, où les accents se font de plus en plus exotiques à nos oreilles franchouillardes, les estomacs commencent à se faire entendre. Mais on profite encore un peu du soleil et de la neige de cinéma pour enchaîner les virages le long de Plan Joyeux. Bon, en fait, ce n’est pas tout à fait vrai : on s’est plutôt trompé d’itinéraire, mais le détour est loin d’être désagréable. Il nous faudra déchausser (ce sera la seule fois de la journée) pour une toute petite liaison en bus (deux minutes à peine), afin d’atteindre le télésiège du Corbeau, qui nous permettra de poursuivre la tournée. À peine le temps de jeter un œil en direction du Léman, qu’on peut observer depuis Torgon, que nous sommes déjà en route pour retrouver la France, via Châtel.

Enfin, cette semaine comme souvent dans la localité chablaisienne, ce sont surtout les Belges qui sont au rendez-vous. Châtel est en effet prisée par la clientèle d’Outre-Quiévrain, qui s’y retrouve chaque hiver. Mais les skieurs du plat pays ne sont pas les seuls à en avoir fait leur QG : les Alsaciens et autres Vosgiens sont également largement représentés. Pour y parvenir, on emprunte deux originaux télésièges à double sens (l’occasion de faire quelques rencontres sympathiques avec les voyageurs d’en face), une spécialité locale, au même titre que les “pioches”, ces téléskis en forme de T, encore populaires de l’autre côté de la frontière, qui permettent de remonter la pente à deux sur la même perche.

>>> Châtel va accueillir les premiers championnats du monde UCI de Snowbike

A Morgins, il faut déchausser pour faire la (courte) liaison. Photo Nils Louna
A Morgins, il faut déchausser pour faire la (courte) liaison. Photo Nils Louna
Abondance, La Chapelle d’Abondance, Saint-Jean-d’Aulps…

Dans cet inventaire non-exhaustif des plus belles pistes des Portes du Soleil, on n’a pas eu le temps de parler d’Abondance, de La Chapelle d’Abondance (à ne pas confondre !) ni du domaine de Saint-Jean-d’Aulps (où se sont déroulées les épreuves de géant lors des Championnats de France 2021). Si ces secteurs font partie intégrante du grand domaine franco-suisse, ils ne sont pas tous accessibles par gravité depuis les principales stations. Il faut donc prendre une petite liaison en bus pour s’y rendre.

 

La belle route du retour

Nous voilà au bout du chemin… et il faut désormais penser à rentrer avant de se faire piéger par la fermeture des remontées. Même s’il est possible de rallier le point de départ par la route, on se voit mal appeler le rédacteur en chef pour lui proposer de nous payer le taxi ! C’est donc avec résolution que l’on remonte vers la Tête de Linga pour découvrir le secteur de Plaine Dranse. En se hissant jusqu’à Cornebois, il est possible de se faire bien chauffer les cuisses, avec trois rouges et une noire bien sportive. Après avoir admiré la Pointe de Chésery, il est déjà l’heure de basculer sur Les Lindarets pour amorcer le retour à Avoriaz.

Ici, nous croisons des freestyleurs heureux qui s’égayent sur “The Stash”, le snowpark d’Avo. Un snowpark à nul autre pareil puisqu’au lieu des modules en plastique et en métal, ce sont des structures de bois qui sont proposées aux acrobates, intelligemment intégrées dans leur environnement forestier. On évite de tenter un double backflip (il y a un reportage à terminer) et on boucle la boucle en étant de retour pile à l’heure.

En passant par Morzine

Les habitués des “Portes” l’auront remarqué : dans ce périple, nous avons complètement négligé toute une partie du domaine, à savoir Les Gets et Morzine. Snobisme ? Aveuglement ? Pas du tout ! Car il nous reste la matinée du lendemain pour nous ébattre sur ces belles pistes (en compagne d’un aigle ?). On commence par s’élever via le téléphérique de Pleney, qui surplombe la piste de compétition de la station. Si elle n’était pas en condition lors de notre passage, on se rend tout de même compte de la difficulté de la pente. On rend ainsi hommage à ces champs de neige, qui furent les premiers du coin à être aménagés pour la pratique du ski, dès 1934. Ici, les pistes ne s’appellent ni “Chamois”, ni “Marmotte”, mais avec des lettres de l’alphabet : moins romantique, mais peut-être plus facile à appréhender pour la clientèle internationale !

Pas facile de s'y retrouver! Photo Nils Louna
Pas facile de s'y retrouver! Photo Nils Louna

Les Gets pour terminer

On file ensuite vers les pistes des Gets, qui se décomposent en deux secteurs. Celui des Chavannes, relié à Morzine, et celui du Mont-Chéry, de l’autre côté du village, pour lequel il faut déchausser les skis. C’est sur ces pentes que les meilleurs pilotes de VTT du monde se retrouvent régulièrement pour les Championnats du monde de descente. Après quelques belles photos vers la Rosta, il est temps de prendre le chemin du retour. À la pointe de Chamossières, qui propose une ultime superbe vue sur le mont Blanc, on croise “Pepe”, un snowboardeur italien exilé à Genève, qui connaît très bien le domaine. « Cela fait dix ans que je viens ici. Mes enfants sont petits, donc pour eux le domaine des Gets est parfait parce qu’il y a beaucoup de pistes faciles. Moi je préfère Avoriaz, c’est plus sportif et c’est magnifique », s’enthousiasme-t-il. Comme lui, on a été conquis par ce large domaine transfrontalier qui porte bien son nom !

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