À peine redescendu du plateau de Bure (Hautes-Alpes) d’où il a composé son précédent album, Ghost in the Loop, Aurélien Buiron dans la vraie vie, est déjà reparti. Objectif : se rendre dans un glacier pour y enregistrer des sons pour son nouvel album. « Ce sont des projets qui mettent beaucoup de temps à mettre en place », explique cet Isérois de 33 ans. C’est sur les réseaux sociaux qu’il repère le glacier de Zinal, en Suisse. « Je me suis renseigné auprès de guides de haute montagne locaux pour connaître l’itinéraire, la dangerosité, quelle période de l’année on peut y aller… »
« 80 % des sons dans l’album proviennent de la glace, de l’eau dans les parois, de craquements de glace »
En mars dernier, avec Hugo Préverand, son vidéaste, et Fabrice Buffart, son photographe, ils se sont rendus sur place, dans « une immense grotte de glace » sous le glacier. Avec des micros spécifiques, Aurélien Buiron a capté les vibrations et sons en direct. « 80 % des sons dans l’album proviennent de la glace, de l’eau dans les parois, de craquements de glace. Ils sont en grande partie acheminés dans mes synthétiseurs qui génèrent de la synthèse sonore. Parfois, on entend des sons naturels mélangés à de la synthèse analogique ou digitale, parfois on entend des mélodies et des accords. L’idée, c’était vraiment de proposer un album très immersif. »
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« C’est un peu le chant du cygne du glacier »
Enregistrer un album dans un glacier, victime du changement climatique, ce n’est pas anodin. « Quand j’ai préparé ce projet, j’ai contacté une glaciologue française, Heïdi Sevestre », autrice du livre Sentinelle du climat sur la disparition de la banquise et des glaciers. La scientifique lui transmet différentes études sur le sujet. « Si on continue à ce train-là, il n’y aura presque plus de glacier alpin d’ici la fin du siècle », soupire l’artiste. « Le but, c’était de proposer un album poétique, mais avec un arrière-goût amer. Il y a beaucoup de sons aquatiques : c’est la fonte des glaces… C’est un peu le chant du cygne du glacier. » Aurélien Buiron réfléchit aussi à utiliser les images tournées au glacier du Zinal pour un mini-documentaire sur le sujet.
Le musicien est déjà sur un autre projet : aller dans un volcan, comme l’Etna en Sicile. « Je suis en contact avec des vulcanologues. Il n’y a rien de définitif et ça va être très compliqué à organiser. J’aimerais faire un vrai documentaire et sortir une bande originale à part, sous forme d’album. »
Avant, qui sait, de pouvoir vivre un jour de sa musique ? « Je ne me précipite pas. Je préfère être bien entouré de personnes sérieuses qui me suivent de manière assidue sur les projets ! »
Article issu du Dauphiné Libéré