Ces stations qui séduisent les étrangers : à Morzine, « on ne sait plus quelle langue utiliser »

“Chat perdu/Lost cat”. À Morzine, il faut s’habituer à laisser de côté le français : même les affichettes placardées sur les murs s’écrivent en anglais. « Quand les clients arrivent, on ne sait plus quelle langue utiliser », s’amuse un serveur du café Le 19.38.

Le matin dans les bistrots, les clients déjeunent à l’anglaise : œufs, bacon et haricots blancs à la tomate. Cette histoire d’amour entre les sujets du roi et la petite station remonte à trois ou quatre décennies en arrière, alors que le village était bien moins peuplé.

John Slater, 69 ans, règne sur le Rhodos Café depuis 25 ans. « Je suis venu la première fois ici il y a 35 ans, il n’y avait quasiment pas d’anglais », raconte-t-il.

Le calme et le charme du village séduisent tout de suite l’homme originaire de Gloucester. « Je suis revenu plusieurs fois, dit-il en sirotant son café. Puis j’ai voulu m’installer et travailler ici. »

John Slater, le patron du Rhodos Café est un des premiers anglais à avoir découvert Morzine, il y a 35 ans. Photo Le DL<br />
/Tom Pham Van Suu
John Slater, le patron du Rhodos Café est un des premiers anglais à avoir découvert Morzine, il y a 35 ans. Photo Le DL
/Tom Pham Van Suu

« La station est proche de Genève, à une heure de route »

Si une telle proportion de la clientèle d’hiver provient d’outre-manche, les raisons en sont multiples. Attablés autour d’un dessert après le déjeuner, Leslie et Ross, touristes écossais habitués de Morzine, s’expliquent : « La station est proche de Genève, à une heure de route. Il y a au moins quatre voies d’accès, donc on peut éviter le trafic. Et la vie du village est très vivante ! »

Pepa, rencontrée sur les pistes, vient à Morzine car sa famille y tient un établissement. « C’est plus facile comme ça, et nombre d’entre nous ont de la famille installée ici. Les connexions se font ainsi. »

Sur les hauteurs de Morzine, le mas de la Coutettaz domine l’église. Le plus vieux bâtiment du village, bâti en 1771, n’a eu que trois propriétaires : son fondateur, la famille Baud, puis Dorrien Ricardo, un Anglais qui l’a racheté dans les années 90. James, qui a quitté son job dans la finance, à la City de Londres, dirige ce luxueux gîte de 12 chambres, tout en bois et en ardoise. Quasiment tous ses hôtes sont anglais.

« La clientèle anglaise est fidèle et revient tous les ans. Et tout marche par le bouche-à-oreille. Les gens s’y sentent comme chez eux. » Home sweet Morzine ?

Article issu du Dauphiné Libéré

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