Rip’n Wud : « Le bois, c’est vivant, il donne le design du ski »

Un site de fabrication de skis en bois à Ville-la-Grand, c’est possible avec Rip’n Wud. Quelques années auparavant, son créateur Kevan Beane est encore membre de l’équipe canadienne de descente et de super G avec un top 5 glané à Whistler en Coupe du monde. Sa carrière s’achève juste avant les JO d’Albertville en 1992. « J’étais saturé », dit-il. Ce sont aussi les débuts du freeride.

Pour Kevan Beane, c’est le début d’une autre vie qui prendra ses racines du côté de Chamonix, un immense terrain de jeu. Ses premières créations, il les signe sous la marque Ghost en concevant et en testant de nouvelles formes (shapes). Il travaille également avec Salomon et pour la marque Scott, pour développer le freeride, en France et en Suisse. Il côtoie aussi l’ancien skieur alpin Denis Rey.

Photo Le DL/Greg Yetchmeniza
Photo Le DL/Greg Yetchmeniza

« Je préfère la qualité au prix »

Au milieu des années 90, il se dit que le plastique, ce n’est vraiment pas son esprit. Oui, il est d’accord pour fabriquer du ski mais pas en Chine et sans transformation. On appelle ça un précurseur. « Je préfère la qualité au prix », affirme-t-il.

En 1996, il sort une toute première série. À côté de cela, il participe à des derbys et remporte une première victoire avec un prototype. « Ça a pris », explique-t-il. Des petites séries et quelques vidéos plus tard, l’aventure Rip’n Wud démarre. On est en 1997. Tout de suite, il trouve son logo signature : une tête de caribou brûlée dans le bois de son ski. Alors évidemment, ses racines canadiennes ressurgissent quand il faut trouver un nom. Ça sera Wud (bois en Indien canadien) et Rip, comme quand le caribou se défait de ses bois à l’automne (il ripe son bois). Le bois, comme toujours.

Des skis conçus et construits pour les skieurs par des skieurs

Kevan Beane n’y va pas par quatre chemins : il vend du ski illimité, « ou au moins garanti cinq ans », plaisante-t-il avec son accent nord-américain qu’il a su conservé. La recette : ses skis sont conçus et construits pour les skieurs par des skieurs. La marque se concentre sur les designs, la qualité, la durabilité, une solide semelle recyclée, un ski moins stressant pour les articulations, le développement de matériaux écologiques respectueux de l’environnement et surtout, une fabrication à la main à partir de cinq types de bois différents. Ainsi, sa collection Premium est construite avec 100 % de bois de frêne blanc, de cerisier sauvage, d’acacia d’AFC light et de noyer noir américain.

« Le bois, c’est vivant. Il donne le design du ski. Chaque paire est unique, différente en couleur, en aspect et toute personnalisation est possible », précise le créateur. Du coup, Rip’n Wud est devenue la référence en ski en bois fait main, voire la première marque 100 % bois en France et en Europe. « Ma marque n’est pas forcément connue mais depuis 30 ans, le produit fonctionne avec le bouche-à-oreille. »

Dans son atelier à Ville-la-Grand, Kevan Beane transmet son savoir-faire et son amour du ski en bois. Avec lui, ils sont six employés et un stagiaire à la production. Ça sent la colle (bio) mais aussi le bois. Une paire usée ? Qu’importe, avec son chiffon imbibé de vernis vert, il patine le ski et en cinq minutes, il est comme neuf.

À Rip’n Wud, on fabrique six paires en 21 heures maximum et environ 350 paires par an pour 1 399 euros (sans fixation) en entrée de gamme. « J’ai une clientèle suisse à 80 %, des magasins détaillants en France, en Suisse, en Autriche ou en Andorre, des stations partenaires comme Saas-Fee et des ambassadeurs skieurs comme Alphonse Gomis ou Heidi Zurbriggen. »

Photo Le DL/Greg Yetchmeniza
Photo Le DL/Greg Yetchmeniza

Des skis utilisés par des membres du PGHM de Chamonix

Aujourd’hui, les skis Rip’n Wud présentent une gamme complète de skis artisanaux pour tous, de tous les niveaux, du skieur de loisirs aux professionnels et aux riders. « On propose du ski alpin, du télémark, ou des skis pour la free rando », précise Kevan Beane.

Sa dernière innovation : sa gamme Twin Peaks, pour pratiquer la rando en toute liberté. « Un ski naturel, écolo, fin, léger et performant utilisé par des membres du PGHM de Chamonix notamment. Avec ce ski, tu traces en montée mais aussi en descente. » Il n’y a qu’à soulever un ski de 157 cm, 940 grammes à la pesée. La légèreté n’empêchant pas l’ultra performance.

Il est un fabricant qui comprend le ski. « Je ne fais pas de compromis. Je suis fidèle à ma marque. Le bois, c’est mon métier, ma vie. J’ai des origines canadiennes, ça ne s’oublie pas. »

Article issu du Dauphiné Libéré

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