Pour répondre à la nécessaire diminution des émissions de gaz à effet de serre (GES), les stations n’ont pas ménagé leur peine cet hiver. En plus d’accélérer, pour certaines, sur la production d’énergie renouvelable autoconsommée, elles ont fait des efforts en matière de sobriété énergétique, afin de réduire leur facture l’électricité. Mais certaines ont même développé des solutions innovantes pour rendre le damage des pistes plus vert. Une priorité, puisque ces engins sont responsables de près de 90% des émissions de GES par les stations.
Les grands domaines passent au HVO
Dans les dameuses des stations de la Compagnie des Alpes (qui opère quelques-uns des plus grands domaines skiables comme Tignes, Les Arcs, La Plagne, Val d’Isère ou Les Menuires), on est passé cet hiver au carburant HVO, issu de l’huile végétale usagée. Ça fait une vraie réduction, en milliers de tonnes de CO2, et on va le poursuivre dans les années prochaines », vante Dominique Thillaud, directeur général de la Compagnie des Alpes. « Et ça, on va le poursuivre sur l’année prochaine. » Au total, l’entreprise estime que les émissions de CO2 ont été diminuées de 90% et celles de particules fines de 65%.
« Cette saison, dans toutes nos stations, il n’y avait plus une goutte de diesel », assure ainsi Dominique Thillaud. Si les bénéfices environnementaux sont indéniables, le prix du changement est encore un facteur limitant pour généraliser cette solution à toutes les stations. « Ca coute plus cher que le diesel et, puisque certains de nos domaines sont des régies municipales, la Compagnie des Alpes paye le complément de prix pour les inciter à passer au HVO. » Dernier argument, technique celui-ci : « ça marche avec toutes les dameuses, toutes les marques et tous les modèles. »
A Val Cenis, une première dameuse 100% électrique
A Val Cenis, en Savoie, c’est un autre choix qui a été fait : celui d’une dameuse 100% électrique, une première en France. « Le Husky eMotion prend le relais d’un modèle identique à moteur thermique. Les gains sont de l’ordre de 13 litres de carburant par heure d’utilisation et une baisse drastique des émissions de CO2 ; 1918 kg de rejet cette saison, soit 10 fois moins que l’hiver passé (19780 kg) », détaille la station dans un communiqué.
En pratique, cette petite dameuse est bien pratique pour entretenir les pistes de ski de fond ou les pistes étroites bordant les habitations, en raison de son avancée silencieuse. Pour les pistes plus larges, de plus gros modèles pourraient suivre afin d’étendre le dispositif.
En plus de ces solutions, certaines stations, comme l’Alpe d’Huez regardent du côté de l’hydrogène. A station iséroise a ainsi commandé cinq dameuses et trois bus fonctionnant avec ce carburant, qui devraient entrer en service l’hiver prochain. En Savoie, avec l’appui de la Région Auvergne Rhône-Alpes, on réfléchit aussi à cette solution, même si le coût est aujourd’hui un frein majeur.