Déclencher des avalanches préventives, un métier qui sent la poudre !

« À 3 h 15 du matin, on récupère les explosifs, les mèches et les inflammateurs au Catex et on déclenche », reconstitue Adélie Pradem lors d’une journée type Pida (plan d’intervention de déclenchement des avalanches). Côtoyer les montagnes et les risques qu’elles comportent n’étaient pas une trajectoire évidente pour celle qui habite près d’Avignon dans le Vaucluse.

Globe-trotteuse à ski

Et pourtant, elle a été baignée dans la vie trépidante de saisonnier suivant son père pisteur de station en station. « Mes parents saisonniers m’ont emmenée à gauche à droite. Cette vie me correspond en découvrant chaque année un nouvel endroit, de nouveaux collègues et en cassant la routine », assume celle qui aime voyager, avec comme dénominateur commun, la neige. En Andorre, en Argentine et même au Chili, la globe trotteuse a mis à profit son diplôme de pisteur secouriste dans 11 stations, pour arriver cette saison sur les pistes de Sainte-Foy-Tarentaise.

« Je préfère sauver des gens plutôt que de rester chez moi devant un ordi », lance-t-elle. Mais insatiable et souhaitant évoluer, elle s’est payée elle-même une formation de 15 jours pour devenir artificière. « J’adore l’ambiance le matin, plongée dans l’obscurité. Tous tes sens sont en alerte à cause des conditions météo, et potentiellement tu te mets en danger et tu es responsable de tes collègues », rappelle la professionnelle de l’artifice depuis 2014. Bien que se sentant dans son élément, une erreur d’inattention peut créer de fâcheuses déconvenues.

Un job non sans dangers

Quand les terrains de déclenchement d’avalanches ne sont pas atteignables par câble, Adélie chausse les skis et se rend sur place, avec sur le dos, les explosifs. Une tâche rendue difficile par des tempêtes de neige ou un brouillard épais qui casse tous les repères, nécessaires à la sécurité de l’artificier.

« Avec un collègue, on part sur une crête, se guidant à l’aide d’une frontale. On lance la charge d’un kilo cinq et on attend. Censée être à 30 mètres de nous, l’explosion pète tout à côté. La charge s’était bloquée dans un arbre et on s’est pris des avalanches de pierres sur la tête. On a évité le pire », se souvient-elle avec le sourire de ses premiers feux « à l’étranger ».

Contre-la-montre explosif

Mais il arrive aussi que le tir fasse défaut ou que la plaque emporte l’artificier. « Quand ça ne pète pas, tu as 90 secondes top chrono pour la ramener vers toi grâce à une corde et la relancer sans que ça explose dans tes mains. » Le contre-la-montre se poursuit pour les six pisteurs déclencheurs d’avalanches, qui doivent laisser le temps aux dameurs d’aplanir les coulées jusqu’à l’ouverture des pistes à 9 heures. « Pendant six mois, plutôt que de parler de jalons, de filets, et de détonateurs, c’est agréable de considérer ses collègues comme une famille dont on prend soin. » Un adage qui s’applique à tous les métiers au service de la sécurité d’autrui.

Article issu du Dauphiné Libéré

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