« Avec un collègue, on s’embêtait sur les skis et on a vu un skwal [sport de glisse où les deux pieds sont l’un devant l’autre sur une planche, NDLR], et un mono près d’un local poubelles, ça a été le coup de cœur. » Drôle de première rencontre entre Baptiste Duboc et sa future passion : le monoski. Oubliez les deux spatules, vous chaussez sur un seul et même bloc, tel un unijambiste.
Comme un retour dans les années 70 ou un clin d’œil à sa mère monoskieuse, le Borain de cœur dévale les pistes des Arcs à bord de sa monoplanche. « Je ne suis pas du genre à suivre comme un mouton. J’ai découvert qu’on pouvait repousser le monde des possibles avec ce style de glisse », raconte le mono de mono mais aussi de kayak, assis sur un téléski à pioche à Arc 1600. « Comme au kayak, le haut du corps donne la direction à suivre au reste. » C’est d’ailleurs parmi ses élèves kayakistes qu’il va trouver ses premières recrues pour son association de monoski, Monostalgik team, créée à l’hiver 2019.
« On veut sortir de cette image de dinosaures habillés en combi fluo »
Moderniser l’image de la discipline
Dans son atelier, une cinquantaine de monoskis en tout genre est entreposée et témoigne du chemin parcouru. Des premières planches pour enfants recyclées du snowboard jusqu’à l’aboutissement d’un prototype unique au monde, affûté spécialement pour le snowpark et fabriqué par un partenaire autrichien. Le monoski permet à ceux qui, lassés par la monotonie du ski, souhaitent retrouver un second souffle et kiffer.
À 11 ans, Antonin Pont , alors habitué des compétitions de ski, est tombé dans la marmite et n’a pas pu déchausser depuis. Le freestyler est le symbole d’un petit groupe de lycéens aux Arcs, coaché par Baptiste Duboc, qui monopolise l’attention, à bord de leur spatule nouvelle génération.
« On veut sortir de cette image de dinosaures habillés en combi fluo. Des fois, on est traité comme des malpropres », explique Antonin Pont, un des seuls freestyleurs dans sa catégorie. Sans prise de tête, l’adolescent préfère se nourrir du regard des jeunes curieux et provoquer le sourire des anciens, un brin nostalgiques. C’est tout l’esprit du club associatif où le seum n’a pas sa place, le fun, complètement. Antonin a attiré ses camarades dans son aventure et le groupe de lycéens (sauf Baptiste) se retrouve pour rider. La débutante Lou relaie les double-back-flip d’Antonin sur un compte Tiktok, les planches sont personnalisées, certaines pour du carving, d’autres en tandem, bref le monoski affiche un nouveau visage.
Au mondial de monoski de Serre Chevalier en janvier, les juniors du club ont raflé des médailles, laissant entrevoir une belle génération en devenir. « L’objectif serait d’organiser une compétition aux Arcs et de trouver d’autres sponsors pour nous faire grandir », souligne son fondateur, Baptiste Duboc. Ils montreront l’étendue de leur talent lors d’À vos m’Arcs , l’événement monoski de la station le samedi 30 mars.
