Alfred Possoz, dit « Frédo », n’a pas perdu son sens de l’humour. Quand on lui demande comment se passaient les débuts de l’ESF de la Rosière, il répond avec espièglerie : « Disons qu’on jouait beaucoup à la bataille navale, et qu’il y avait beaucoup plus de bateaux coulés que de leçons de ski données ! »
Il est le tout premier moniteur de l’ESF de la Rosière, créée en 1962. Les changements qu’il y a observés, en près de 30 ans de carrière sont énormes. « La première année, j’étais tout seul ! Il y avait un moniteur, un perchman et un hôtelier- restaurateur. C’est parti tout doucement. En 1964, j’ai été rejoint par Gaston Gaidet… Quand je suis parti en 1991, il y avait plus de 50 moniteurs. »
Plus d’écoute et plus de temps
Aujourd’hui, ils sont 180 moniteurs, neuf hôtesses d’accueil, neuf animateurs et une directrice de jardin d’enfants.
L’ESF a grandi et évolué avec son temps. Thibault Gaidet, l’actuel directeur, constate : « Les clients sont plus exigeants, alors nous nous sommes adaptés. Nos moniteurs sont formés plus longtemps. Il y a plus d’écoute et plus de dialogue. »
Ces changements sont aussi dus aux progrès techniques qui accompagnent l’évolution de la station. « Les remontées tournent plus vite alors on prend plus de temps pour expliquer les mouvements. La praticabilité des pistes est améliorée avec la mécanisation du damage, avant on damait les pistes en escaliers ! », rappelle Thibault Gaidet.
Un public de plus en plus jeune
Les progrès techniques ont permis de construire du matériel toujours plus performant et adapté aux plus jeunes.
« Désormais, les premiers admis en cours à l’ESF ont entre deux et trois ans, quand avant, la taille des skis obligeait les enfants à commencer à l’âge de 7 ou 8 ans », poursuit Thibault Gaidet.
Pour améliorer le suivi des élèves, l’ESF décide en 2000 de limiter les cours à 12 enfants en période de vacances et 8 hors vacances scolaires. « Avant on avait 15 à 16 gamins derrière nous », se remémore Christelle Gaidet, monitrice depuis le début des années 2000 à la Rosière.
Un rajeunissement des effectifs qui se compte aussi dans les rangs de l’ESF de la Rosière, où le fonctionnement « n’est pas pyramidal comme dans d’autres ESF », explique Christelle Gaidet. « L’ESF de la Rosière a toujours eu une réputation avec un esprit très ouvert. Quand je suis arrivée, ils faisaient beaucoup travailler les jeunes. »
Un apprentissage plus technique
Léon Gaidet, 21 ans, pas encore diplômé, en est à la moitié de sa formation et peut enseigner jusqu’au niveau classe 3. « Beaucoup de choses ont évolué, les remontées, les pistes, la neige… L’enseignement a doublé de volume et on peut beaucoup plus apporter de technique à nos clients. » Une technique qui s’est vue révolutionnée par l’arrivée du ski parabolique, selon Christelle Gaidet.
Elle est d’ailleurs l’une des 30 % de monitrices de l’ESF de la Rosière. Et si la féminisation de la profession avait aussi influencé la pédagogie à l’ESF ?
Hors-piste : se renseigner, s’équiper, être accompagné
« Pour les amateurs de hors-piste, il faut bien se renseigner sur les conditions météo, auprès du service des pistes ou sur la radio des stations. N’hésitez pas à demander conseil aux professionnels. À la Rosière, tous les dimanches après le pot d’accueil à l’Office du Tourisme, les moniteurs ESF seront présents pour un pôle information sur le hors-piste, en partenariat avec un magasin spécialisé dans la vente d’équipement type airbag et matériel de détection des victimes d’avalanches.»
Pour les jeunes : ne pas se précipiter
« Pour les enfants et adolescents, il faut toujours recommencer sur des pistes faciles, vraiment y aller progressivement et ne pas vouloir reprendre au niveau où ils avaient arrêté au bout d’une semaine de stage l’an passé.»
Pour les petits : penser à bien les préserver du froid
« Pour les parents de tout-petits : c’est important de bien adapter leur équipement aux conditions métélogiques ! N’oubliez pas de trouver des petits gants bien à leur taille. Des fois, en janvier, ils ne sont pas assez habillés, ils n’ont qu’un masque fait pour le mauvais temps alors qu’ils pourraient mettre des lunettes. »
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