Il recense et raconte l’histoire des stations fantômes

Tombé « amoureux » de la station de Valloire à 10 ans, en 2005, lors de ses premières traces en ski alpin, Vincent Simon tient aujourd’hui le site stationsfantomes.com. Il se définit lui-même comme citadin, il est installé à Tours mais a vécu un temps à Annecy, mais sa passion pour la station de ski de son enfance a bourgeonnée : « elle s’est ensuite élargie plus largement aux massifs Alpins et Pyrénéens, que j’ai parcourus durant mes vacances d’hiver et d’été, avec une envie de découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux paysages et toujours de suivre en ligne l’actualité des stations de ski ». Ajoutez à cela la lecture d’un dossier dans Alpes Magazine traitant de la baisse du niveau d’enneigement des stations alpines, de l’avenir des stations de basse altitude et des stations fantômes, et voilà la flamme allumée. Les recherches sont lancées.

Une mine d’histoires et d’anecdotes

En naviguant sur le site on tombe sur des histoires de stations ou de tentative de pratique de ski délicieusement absurdes. Ainsi on découvre qu’en 1987, à Plouisy, dans les Côtes d’Armor (22) un homme a installé une piste en matériaux synthétique entre une voie de chemin de fer, une ligne électrique et une grosse station d’épuration. Sont racontées également les tentatives de ski à Lyon, Dieppe ou encore Arcachon. Sur un accent moins joyeux, il nous fait le récit les histoires de véritables stations de ski aujourd’hui disparues, depuis longtemps ou très récemment, faisant revivre l’aventure de leur création jusqu’à leur fermeture. A l’image de l’article sur Céüze « particulièrement intéressant à écrire et plutôt bien aboutis » aux yeux de son auteur.

Une opération de démontage des téléskis obsolètes de la station de Lure (Alpes-de-Haute-Provence) a eu lieu. Elle avait été fermée au début des années 2010. Archives photo Le DL/V.O.
Une opération de démontage des téléskis obsolètes de la station de Lure (Alpes-de-Haute-Provence) a eu lieu. Elle avait été fermée au début des années 2010. Archives photo Le DL/V.O.

Un travail de longue haleine

Le terme employé de « station fantôme » est à comprendre au sens large. Il faut y ajouter les stades de neige et les téléskis isolés, précise Vincent Simon. « Le recensement s’est fait petit à petit. J’ai commencé par lister le nom de stations fermées au fur et à mesure que mes trouvailles, en parcourant divers forums de discussion et articles sur le sujet. Aujourd’hui, je scrute les articles de presse qui, malheureusement, évoque de nouvelles fermetures presque chaque année et je compte sur l’aide précieuse d’internautes qui m’envoient régulièrement des messages pour me signaler d’autres petits sites oubliés. » Lancé en 2013 le projet de recensement répertorie aujourd’hui 240 sites référencés.

« Internet peut s’avérer être une véritable mine d’or »

Le défi des recherches

Certaines stations ont fermé récemment. Trouver des informations les concernant n’est donc pas particulièrement difficile pour Vincent Simon. « Ce sont celles pour lesquelles je vais pouvoir rédiger un article aboutis et bien illustré sans trop de difficultés, si ce n’est un gros travail de tri et de synthèse. Internet peut s’avérer être une véritable mine d’or en cherchant bien. » précise-t-il. En revanche pour les remonte-pentes isolés fermés il y a plusieurs années ça se complique, il regrette : « Au mieux, j’arrive à retracer brièvement son histoire et à sortir un petit article succinct. Au pire, ce sera la feuille blanche et je le fais figurer sur une liste dédiée aux ‘’introuvables‘’. » Peut-être contactera-t-il les collectivités concernées pour obtenir de plus amples informations, mais pour le moment il préfère ne pas les déranger.

L’autre canal d’information est celui de la participation spontanées d’internautes aux recherches. Celle-ci est particulièrement précieuse, notamment grâce à des archives personnelles qui viennent enrichir ses articles. Ces personnes qui l’aident représentent les dernières sources d’informations nouvelles sur les stations fantômes. Après avoir écumé internet toutes ces dernières années, il ne reste probablement plus d’informations à chiner sur le web pour notre passionné. Pour ce qui est de l’exactitude de ces informations qui lui sont rapportées, il s’agit alors de faire confiance : « L’exactitude des informations communiquées n’est pas toujours vérifiable, il est vrai. Je leur fais donc généralement confiance sur ce point, a moins d’avoir vraiment un doute ou de disposer d’une information contradictoire, mais c’est vraiment très rare. »

Il faut bien s'occuper des télésièges à l'abandon lorsqu'une station ferme...Photo le DL / Gérald Lucas
Il faut bien s'occuper des télésièges à l'abandon lorsqu'une station ferme...Photo le DL / Gérald Lucas

L’aboutissement est proche

Avec environ 70 000 visiteurs le blogueur est très satisfait de son travail. Un succès qu’il n’imaginait pas pour une telle thématique de niche en se lançant dans cette aventure. « Hormis les 4 stations que j’ai mises en attente du fait de leur annonce récente de fermeture ou d’étude en cours, il ne me reste quasiment plus rien de côté. Je considère que mon recensement est donc quasiment complet. » Il reste tout de même prudent, la semaine passée il recevait encore des messages à propos de sites non traités. De quoi, peut-être, continuer à alimenter sa très riche carte interactive des stations fantômes.

Témoin du changement

Au-delà de l’aspect anecdote et fermetures, Vincent Simon tient également à saluer le travail des stations qui anticipent leur avenir précaire côté neige. « On peut aussi souligner le cas de stations ayant entamées une reconversion, comme le Col du Corbier qui continue à attirer des touristes avec de nouvelles activités sans remontées mécaniques. Ou encore le cas de Métabief, station toujours en activité, mais qui est la seule à avoir officiellement annoncé un arrêt du ski alpin d’ici 2030 à 2035 et explore dès à présent de nouvelles pistes pour son avenir. »

Plus qu’un site qui recense les fantômes, stationsfantomes.com se fait aussi le témoin d’une époque de grands changements, depuis l’âge d’or des sports d’hiver en France vers une période de transition pour les stations, tributaires d’un enneigement qui s’amoindrira inexorablement. « Au vu des prévisions d’expert, on peut s’attendre à ce que les fermetures de stations se poursuivent d’années en année. Donc tant que l’envie sera là, je continuerai à mener ces recherches et à décrire les stations de ski fermées pour qu’elles ne tombent pas dans l’oubli. »

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