Vous avez dit isotherme 0 degré ?
C’est une expression obligatoire dans les bulletins météo de montagne et les bulletins de prévisions des risques d’avalanche de Météo France. L’isotherme 0 degré représente l’endroit où il fait 0 degré lorsqu’on s’élève dans l’atmosphère ou lorsqu’on en descend.
Comment est-il obtenu ? Mesurer soi-même la température en montant ou en descendant une pente, ou consulter les sondages effectués par la météo. En réalité, l’isotherme 0 degré est calculé par les ordinateurs qui modélisent l’évolution du temps.
Comment l’interpréter ?
Il y a tout d’abord la notion de température en altitude, la notion du niveau de gel et la notion de la limite pluie neige.
> La notion de température : cela donne une idée de la température en altitude, par exemple 0 degré à 2 000 m, cela veut dire qu’au-dessus, il fera plus froid : à 3 500 m il fera -10 degrés. Mais, en météo de montagne, il y a toujours des nuances. Lorsque le beau temps s’installe, il y a parfois ce qu’on appelle une inversion de température. Cela veut dire qu’il fait plus froid en bas, plus chaud en haut. Donc, il peut y avoir plusieurs isothermes 0 degré. Le seul moyen de le savoir est alors de consulter les stations automatiques de mesure de la température ou plus simplement le bulletin météo.
> La notion de niveau de gel : c’est important en ski de rando ou freeride car les conditions de neige sont impactées par la température. Par exemple, avec l’isotherme 0 degré à 2 000 m au printemps, si la nuit est claire, il pourra geler jusqu’à 1 000 m d’altitude, par contre en journée, il fera chaud jusqu’à 2 800 m dans les versants ensoleillés. En revanche si le ciel est bien couvert tout au long de la journée, l’isotherme 0 degré restera à la même altitude.
> La notion de limite pluie / neige : on admet en général qu’il peut neiger jusqu’à 4 à 500 m sous la limite de l’isotherme 0 degré. Par exemple, avec l’isotherme 0 degré à 2 000 m, il peut neiger jusqu’à 1 500 ou 1 600 m. Bien évidemment, il y a encore des nuances. Si l’air est bien mélangé, cela veut dire beaucoup de vent, il va neiger au niveau de l’isotherme 0 degré. Cependant, sous un cumulus de printemps sous une forte averse de neige, il peut neiger alors jusqu’à 800 m sous l’isotherme 0 degré.
Le bulletin météo, la meilleure source
Nous n’en avons pas fini des nuances autour de l’isotherme 0 degré ! L’isothermie est une autre notion importante lorsqu’on évoque cet indicateur météo. De manière générale, l’isotherme 0 degré se maintient à une certaine altitude mais dans certains cas, il peut faire du 0 degré sur quelques centaines de mètres. Cela veut dire que parfois, il fait 0 degré à 1 500 m mais aussi à 1 800, 2 000 m et 2 500 m. Dans ce cas, il est parfois difficile de prévoir la limite de la neige parce qu’il peut neiger à 2 500 m, comme il peut neiger à 1 500 m.
C’est d’ailleurs dans ce genre de situation souvent avec de l’air froid dans les vallées et l’arrivée d’une perturbation qu’il peut neiger très longtemps dans les vallées aux plus basses altitudes alors qu’il devrait neiger à 2 000 m. C’est le calculateur qui prévoit cette éventualité, mais parfois il passe à côté de la solution d’où la grosse erreur de prévision. En conclusion, mieux faut se référer au vrai bulletin météo, il n’est pas facile de deviner l’évolution de l’isotherme 0 degré en regardant le ciel et la montagne…
