La Folie Douce à Val-d’Isère : ce restaurant d’altitude devenu le haut-lieu de la fête sur les pistes

Luc Reversade ouvre la Folie Douce en 1982. Au départ c’est un self d’altitude. « À l’époque il n’y avait pas d’eau courante, on la montait en jerricanes, et il n’y avait pas de toilettes non plus ! », s’amuse le fondateur. « La Folie Douce n’existerait pas sans les pisteurs, notamment Franco Jacquemod et Jean Neel, d’immenses personnages dont tous les Avalins se souviennent. C’était impossible de faire sans eux, ils déneigeaient chaque jour la terrasse », se remémore-t-il.

Photo Le DL/Thierry Guillot
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« On fait plus de 1 000 couverts par jour »

Des paillettes, de l’extravagance et la fête toujours, ce sont les ingrédients qui transparaissent aujourd’hui de la Folie Douce. Mais « l’institution n’est que la partie visible de l’iceberg », commence Luc Reversade. Derrière les lettres brillantes, on retrouve l’organisation digne d’un grand théâtre, avec des départements très structurés, énumérés par le fondateur de la marque : « administration, logistique, technique, sécurité, cuisine, service, bar et artistique. » Tous ces services sont chaque jour animés par le travail de 180 employés et sous la supervision de Corinne Reversade, épouse de Luc. « On fait plus de 1 000 couverts par jour sur l’établissement. Notre cuisine fait 600 à 800 m². Dans la région Rhône-Alpes, à part à l’armée ou à l’hôpital, il n’y a pas de tel établissement. » Du « décartonneur » au cuisinier, en passant par l’économe, ou encore du barman à ce qu’on appelle « les “guest relations”, Marie et Jojo, qui sont là pour accueillir les clients et leur présenter l’établissement », c’est un large panel de métiers et une logistique importante qui participent à créer la fête sur les pistes.

Luc Reversade, fondateur de la Folie Douce. Photo Le DL/Thierry Guillot
Luc Reversade, fondateur de la Folie Douce. Photo Le DL/Thierry Guillot

« Je n’ai toujours pensé qu’à mes clients, à m’amuser avec eux »

Luc Reversade est le seul convive qui dénote au repas des chefs, organisé chaque année avec les chefs décorés de trois macarons, où on lui fait remarquer que c’est « le seul qui fait danser les clients sur les tables ». Quand en 1985 sa mère, Mone, le rejoint en cuisine, il peut alors passer du temps en salle, avec ses clients. « Si la Folie Douce est devenue une institution, c’est parce que je n’ai toujours pensé qu’à mes clients, à leur rendre service et à m’amuser avec eux. Dans les années 1970, le marketing n’existait pas, moi, je l’ai créé sans le savoir », peut s’enorgueillir l’enfant terrible, qui n’a jamais passé ni le bac ni le brevet, mais qui tire son professionnalisme des nombreux métiers qu’il a exercé. « J’ai eu la chance d’être moniteur de ski, cuisinier, j’ai travaillé dans les palaces, j’avais le plus grand restaurant de l’Atlantique à Royans, La Grange, et Johnny Hallyday est venu me chercher pour s’associer avec moi. » Il est aussi très actif et adore faire la fête. « La synthèse de ces compétences fait que je sais être professionnel dans tous les domaines auxquels touche la Folie Douce. »

Photo Le DL/Thierry Guillot
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« Les gens sont claqués au bout de 4 heures de ski, et ils veulent faire la fête et venir en terrasse »

En 2007, l’établissement prend une autre ampleur. La Folie Douce entame d’énormes travaux et sort le lancement de l’après-ski, avec un véritable club en open-air. « De toute la montagne française et même à l’étranger, les gens sont venus nous voir. On a lancé ce concept. La montagne s’est vraiment développée autour de l’après-ski à partir de ça. » Sa recette gagnante répond à un changement de comportement des vacanciers « Quand on skiait avant, il fallait en faire 6 heures. Désormais, avec la rapidité des remontées, les gens sont claqués au bout de 4 heures de ski, et ils veulent faire la fête et venir en terrasse. »

La Folie Douce est devenue la vitrine d’une montagne festive, moderne et attractive. Son patron aime citer cette anecdote. À l’inauguration de l’Eurostar dans les années 90, près de 500 journalistes britanniques ont fait le déplacement dans la station. Luc Reversade se souvient que des cars avaient été affrétés depuis Bourg-Saint-Maurice pour les amener jusqu’à la Folie Douce. Une belle image de la montagne qui bouge.

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La Folie Douce : quelle histoire !

À l’origine la Folie Douce est un restaurant d’altitude rapide. On y écoute de la musique passée sur des vinyles qui fondent sous les rayons du soleil avalin, en sirotant de la bière qui gèle en sortant des fûts. De l’exigence culinaire à la création artistique, en passant par la logistique, l’établissement est devenu un concept reproduit et imité dans toutes les Alpes françaises.

1969 : c’est la date inscrite sur le logo de l’établissement… Pourtant celle-ci n’ouvre qu’en 1982. Mais c’est la date d’ouverture du restaurant d’altitude de l’intermédiaire de la Daille, que Luc Reversade rebaptise La Folie Douce lorsqu’il le rachète.

1978 : arrivée de Luc Reversade à Val d’Isère, ouverture de La Petite Folie.

1982 : ouverture de “La Folie Douce”, restaurant d’altitude

1994 : ouverture de “La Fruitière”, un service de restauration à table.

2000 : rencontre de Kely Starlight, qui manage le club “L’aventure” et animera la terrasse de la Folie Douce pendant près de 20 ans.

2007 : grands travaux et extension de la Folie Douce sur 1 000 m². Invention du clubbing d’après-ski sur en plein air.

2010 : lancement des cabarets, inspirés par un voyage de Luc à Ibiza.

Entre 2010 et 2019 : duplication du concept à Val Thorens, Méribel, l’Alpe d’Huez, Mégève, Avoriaz, Chamonix et Les Arcs. Les établissements de Val d’Isère et Arc 1 800 restent la propriété intégrale de la famille Reversade, le reste est sous franchise de la marque Folie Douce.

Article issu du Dauphiné Libéré

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