La gardienne du refuge de La Thuile : « Tous les soirs, on a des couchers de soleil différents et magnifiques »

La route goudronnée devient une piste empierrée. Elle se hisse dans la dense forêt de feuillus, puis de conifères. Un ultime virage et les arbres disparaissent. On roule à travers un immense alpage. Sur ses sentiers, les randonneurs admirent chèvres, moutons et chevaux. Les citadelles rocheuses du Grand et du Petit Arc ou de La Dent du Corbeau, majestueuses, se rapprochent. On arrive sur le parking, à 1 750 mètres d’altitude. Le spectacle est saisissant : les massifs de la Chartreuse, des Bauges ou des Aravis resplendissent sous le soleil de l’après-midi.

« Je me suis dit : “Je veux venir ici’’ »

Le site de la Thuile, au-dessus de Sainte-Hélène-sur-Isère, c’est le quotidien de Clara Rodrigues. Elle ne se lasse pas de cet environnement préservé et de ce panorama exceptionnel. « Tous les soirs, on a des couchers de soleil différents et magnifiques, il y a des petits lacs qui se trouvent à vingt minutes de marche et des myrtilles partout », détaille, d’une voix enjouée, la Savoyarde.

À 33 ans, elle gère le refuge communal, accueillant pour la nuit, un repas ou une boisson les visiteurs. Ceux-ci ne tarissent pas d’éloges sur cet ensemble de chalets surplombant la Combe de Savoie. « Un paradis », confirme Clara Rodrigues, qui y vit et y travaille l’été, depuis six ans, en délégation de service public. « Un ami m’a envoyé un article de journal qui expliquait que les gardiens de La Thuile partaient. Avant de postuler, je suis venue visiter les lieux avec le maire. Il y avait toutes les couleurs de l’automne, c’était trop beau. Je me suis dit : “Je veux venir ici’’. J’ai monté mon dossier en une semaine, j’ai tout donné et ça a marché ! »

« Un endroit très propice aux animations car il est accessible en voiture et il y a de la place »

Elle est « tombée amoureuse », comme elle dit joliment, de ces hauteurs restées à l’écart des grands chemins touristiques. Dès son arrivée, son ambition a été de faire un lieu de vie et un but de promenade pour tous les publics. « Je suis présente de mi-juin à mi-octobre, après une période de préparation pour les menus et les animations, afin de chercher et contacter des personnes pour qu’elles viennent au refuge : on fait des soirées astronomie, contes, musique ou yoga. C’est un endroit très propice aux animations car il est accessible en voiture et il y a de la place », apprécie-t-elle.

En montagne, Clara Rodrigues est dans son environnement, son jardin. « J’ai grandi à Jarrier (sur les hauteurs de la vallée de la Maurienne). J’ai toujours fait de la montagne, comme mes parents, et de l’escalade. Mon compagnon est guide de haute montagne… »

« On est dans la nature, la vraie vie et ça permet de prendre du recul »

D’une passion, elle en a fait un cadre pour son métier. « J’ai une formation en naturopathie et réflexologie plantaire. Rapidement, je me suis dit que je ne voulais pas être en blouse blanche à vendre des gélules de plantes. Je souhaitais être dans le concret. Comme la nutrithérapie, la santé par la cuisine, me plaisait vraiment, je suis partie suivre une formation ‘‘cuisine du terroir’’ à Autrans (en Isère), avec l’idée de proposer de la cuisine pour tout le monde, en mettant ma patte. J’essaie de travailler avec des producteurs de légumes ou de fromages locaux et qui ont du goût, je propose beaucoup de “sans’’ (gluten, lactose, allergènes…) »

Deux saisons dans un refuge à Méribel, puis en Haute Maurienne lui ont permis de faire ses armes. Depuis, cette maman d’une petite fille s’épanouit dans son travail, avec l’ambition d’offrir une parenthèse enchantée aux personnes qui s’assoient aux tables du refuge de La Thuile. « On est trop bien ici. On n’est pas isolé : il y a la piste qui nous relie à la vallée. Chaque année, j’embauche une aide gardienne. Avec la bergère fromagère qui se trouve à côté, on est plusieurs, on forme un petit village. Je suis consciente que c’est une chance d’être ici. On est dans la nature, la vraie vie et ça permet de prendre du recul. »

Bio express

➤ 1990. Naissance à Saint-Jean-de-Maurienne.

➤ 2013. Diplôme de naturopathie.

➤ 2014 et été 2015. Saisons d’été au refuge du Saut à Méribel en tant que cuisinière.

➤ 2015. Diplôme de cuisine du terroir à Autrans (Isère).

➤ 2017. Co-gardienne du refuge d’Ambin (saison d’été).

➤ 2018. Gardienne du refuge de La Thuile.

Article issu du Dauphiné Libéré

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