Les cabanes non gardées, un hymne à la liberté en Savoie

Le long du GR5, surplombant la Haute-Maurienne et face au mont Cenis, il est là. Au fur et à mesure que nos pas avancent, le refuge du Cuchet se dessine et son aspect de cabane façon Heidi se transforme en refuge classique par sa taille conséquente.

Le long du GR5, surplombant la Haute-Maurienne et face au mont Cenis, il est là. Au fur et à mesure que nos pas avancent, le refuge du Cuchet se dessine et son aspect de cabane façon Heidi se transforme en refuge classique par sa taille conséquente.
Le long du GR5, surplombant la Haute-Maurienne et face au mont Cenis, il est là. Au fur et à mesure que nos pas avancent, le refuge du Cuchet se dessine et son aspect de cabane façon Heidi se transforme en refuge classique par sa taille conséquente.

Quand on ouvre sa porte et que l’on y rentre, on s’imagine dans la peau d’un randonneur isolé, pris dans une tempête de neige et cherchant de quoi s’abriter, soulagé de trouver cet abri au milieu du sauvage. Se dépêchant de se calfeutrer, il regarde les bourrasques une dernière fois, ferme la porte et découvre, en silence, le lieu qui l’accueille et le voilà rassuré. On pourrait croire que le refuge nous avait attendus patiemment car tout est là, enfin tout ce que l’on peut espérer d’un refuge.

Les besoins primaires seront satisfaits, pour la nuit, du moins

Déjà, il y a de l’électricité grâce au panneau solaire aménagé sur le toit. En tournant la tête à droite, la peur de la faim s’estompe à la vue des conserves, du riz et des aromates présents sur le meuble derrière l’évier, son eau courante et les plaques de cuisson au gaz. Pour se réchauffer, un tas de bois, une scie et des allumettes sont disposés à côté du poêle et en continuant la visite, on aperçoit, dans la pièce d’à côté, deux lits superposés de six couchages chacun nous promettant une nuit paisible. Les besoins primaires seront satisfaits, pour la nuit, du moins. En retournant dans ce qui pourrait se qualifier de salon, on y voit des jeux de société, des chaussons à disposition et accrochés au mur, une dizaine de tableaux de fleur dessinés, 28 ans en arrière, par les enfants de Lanslevillard, le village de la vallée. L’ambiance se réchauffe, peu à peu.

Capture d'écran Google maps
Capture d'écran Google maps

« Une meute de loups est passée devant la fenêtre »

Christian Simon, photographe local spécialiste de l’affût et des animaux sauvages, le connaît bien, ce refuge, devenu un véritable compagnon de travail. « J’y monte très souvent l’hiver. En novembre dernier, une meute de loups était passée devant la fenêtre avant de faire une sieste face au soleil. Après les avoir pris en photos, j’en ai fait de même et me suis assoupi, au chaud. À mon réveil, ils étaient toujours présents, à profiter du moment, c’était exceptionnel. »

Un lieu privilégié pour des rencontres

Au-delà de son aspect pratique, ce sont également pour des moments d’échanges privilégiés que le photographe aime venir s’y installer : « Une fois, un couple est arrivé après moi, je n’avais pas pris assez à manger et on a partagé un merveilleux repas. Le lendemain matin, je leur ai montré un bouquetin avec mes jumelles. C’était la première fois qu’il en voyait un et ils étaient heureux comme des gosses. »

Un refuge qui appartient à ceux qui y passent

En sortant du refuge, nous voyons Frédéric arriver et profiter d’une pause à la moitié de sa randonnée. Quand on lui parle des cabanes non gardées, ses yeux s’illuminent. « Ce sont vraiment des moments hors du temps, il n’y a souvent pas de réseau et l’on se retrouve dans un lieu ouvert, où chacun est le bienvenu et partage ce qu’il a amené. On y va régulièrement avec ma femme et mes enfants, vers Aussois, quand il fait beau. Je pense que ça leur apporte de bonnes valeurs, le fait de penser à faire du bois pour le prochain, par exemple. » Car oui, vu que le refuge n’est pas gardé, ce sont nous, ses gardiens, le temps de notre présence. C’est un lieu où l’on prend soin de l’autre alors qu’on ne le voit pas.

Refuge du cuchet Photo Pierre-Yves Fouche
Refuge du cuchet Photo Pierre-Yves Fouche

Des incivilités inacceptables

Avant de nous révéler ses vingt plus belles cabanes, Frédéric Desfrenne nous prévient. « Ces abris sont à préserver. La surfréquentation de certains itinéraires et la facilité d’accès de certaines cabanes ont généré des incivilités inacceptables. »

Les règles Voici donc une sélection de règles qui peuvent paraître élémentaires.

Essayez de ne pas débarquer trop tard, ce n’est pas l’idéal pour entamer une soirée avec des inconnus, respectez le sommeil et le rythme des autres,

recomposez la réserve de bois si vous en avez profité,

passez un petit coup de balai avant de partir,

emportez votre poubelle (et parfois celle des autres…),

enlevez les cendres du poêle,

fermez bien les portes et les volets, bloquez-les si nécessaire.

Les tarifs

Les tarifs pour un séjour dans un refuge non gardé du parc national de la Vanoise :

2€, la redevance de passage en journée (si utilisation des moyens de cuisson et/ou de la vaisselle.

5€ la nuitée pour les jeunes et les étudiants (de 8 à 18 ans) ;

11€ : la nuitée adulte (paiementrefugenongardeparcnational.vanoise.com)

Entretenues par des bénévoles

En France, les cabanes non gardées sont souvent entretenues par des bénévoles comme ceux de l’association Tous à poêle qui en bichonnent certaines dans les massifs de Belledonne et des Bauges. Un tronc est mis à disposition dans les cabanes pour les aider financièrement.

Au refuge du Cuchet, il a été condamné et une carte nous annonce que le paiement s’effectue désormais, après le séjour des visiteurs, sur le site dédié aux refuges non gardés du parc national. « Sûrement pour éviter les incivilités et les vols », tentent d’expliquer les randonneurs de passage. C’est en fait par pure raison administrative : « On a préféré le paiement dématérialisé pour éviter une surcharge de travail à la comptabilité car les gardes devaient amener l’argent liquide au service régulièrement. Aujourd’hui tout se fait plus facilement » nous répond Stéphane Martin, responsable des infrastructures du parc.

Le refuge du Cuchet est donc, à l’instar de tous les refuges propriétés du parc national hors périodes gardées, visité régulièrement par les gardes-moniteurs. Ils vérifient ainsi l’état des niveaux de gaz et de bois secs, l’installation électrique et en profitent pour déneiger les entrées et les panneaux solaires si besoin.

Article issu du Dauphiné Libéré

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