Le chiffre est méconnu : en France, une personne sur sept, âgée de 15 ans et plus, est en situation de handicap. En 2021, 7,7 millions de nos compatriotes déclaraient une limitation sévère ou une restriction dans leurs activités quotidiennes. En cause : des problèmes physiques, mais aussi des troubles sensoriels ou cognitifs. La plupart sont invisibles.
Des moniteurs spécialement formés
À l’approche de l’hiver, les stations de ski se disent prêtes à accueillir des visiteurs en situation de handicap. En Savoie, c’est le cas à Val-Thorens, où l’École du ski français (ESF) se targue d’une offre spécifique. « La demande reste anecdotique, témoigne Émilie Macieszko, responsable commerciale. Certains de nos moniteurs sont toutefois formés pour l’accueil de ces publics et nous organisons une journée spéciale handiski depuis l’année dernière. Notre volonté : rendre notre sport accessible à tous ».
Les stations s’adaptent et communiquent sur leur accessibilité
« Nous avons quelques demandes, peut-être un peu plus nombreuses qu’avant, souligne Audrey Robert, à l’office de tourisme de l’Alpe-d’Huez, en Isère. La station s’adapte aux personnes à mobilité réduite. Dans nos retours d’enquêtes-satisfaction, nous n’avons pas eu de plaintes liées à ce sujet ».
Des efforts ont été faits. « Les personnes en situation de handicap sont évidemment les bienvenues chez nous, assure en tout cas Rémy Counil, directeur de l’office de tourisme de la Grande Plagne, en Savoie. L’important, c’est de recenser l’offre disponible pour que les visiteurs concernés viennent en terrain connu. Nous comptons plus de cent moniteurs formés et c’est un local, Marc Gostoli, qui a inventé le Gotoski, une technologie qui permet aux personnes en fauteuil de skier debout ».
Des progrès, mais la question des hébergements se pose toujours
La situation n’est pas aussi simple partout. Les structures d’hébergement et magasins de stations ne sont pas systématiquement adaptés aux besoins spécifiques des personnes handicapées. « Il y a des progrès, malgré tout, note Élodie Vincent, coordinatrice territoriale du comité départemental Handisport de l’Isère. Chamrousse, par exemple, a pris des engagements, en réservant des places de parking adaptés à proximité des pistes ou en concevant des remontées mécaniques adaptées. Il y a encore dix ans, nous n’avions pas tout ça ! ».
Joëlle Pouchkine, secrétaire de l’association Val d’Isère Handisport, se veut elle aussi rassurante : « Chez nous, il y a tout ce qu’il faut dans les hôtels. Un peu moins chez les particuliers, peut-être, à cause des escaliers. Les remontées mécaniques, elles, jouent le jeu. L’hiver, tout se passe bien : les personnes handicapées sont bien intégrées ».
Il y a des fidèles
Et il y a des fidèles ! Thomas Zoratti, membre de l’association Antenne Handicap à Risoul, dans les Hautes-Alpes, le constate : « Je vois pas mal de personnes revenir depuis dix ans prendre des cours avec moi. Quelques familles nouvelles chaque année, aussi. Ce sont souvent des parents ou des amis qui me contactent pour une personne handicapée. Je propose aussi des formations ». De quoi espérer que, dans un avenir proche, personne n’ait à se poser de questions avant de profiter des plaisirs de la glisse.
Article issu du Dauphiné Libéré