La vie de Tanguy Asensio, moniteur de ski à l’ESF Plagne Montalbert, a basculé en septembre 2019. Victime d’un grave accident de moto, il a dû être amputé d’une partie de sa jambe droite. « Depuis, ma vie est axée sur la rééducation », détaille le jeune homme de 33 ans. Une rééducation longue et pénible, puisqu’il a dû subir une seconde opération en 2020, au cours de laquelle son péroné gauche a été retiré pour être mis à la place de son fémur droit.
Mais à force de courage et de résilience, il a pu reprendre progressivement une activité physique. Après avoir recommencé le vélo, il a pu retrouver quelques émotions de glisse lors de l’hiver 2021-2022. « J’ai fait un peu de ski de fond, en classique, histoire de glisser à plat et de retrouver des sensations. »
Du ski de rando pour continuer…
L’hiver suivant, il a pu retrouver le plaisir du ski de randonnée. « Grâce à une petite modification au niveau du chausson, pour l’adapter à ma prothèse, j’ai pu monter comme avant. Mais la descente, je l’ai faite en télécabine parce que les médecins n’étaient pas très chauds pour que je reprenne des appuis alpins, avec pas mal de charge dans les virages. »
… et pas mal de vélo
Tanguy a donc continué son programme, avec pas mal de vélo notamment. Il a même participé aux Championnats de France de para-cyclisme et été intégré au Peloton France Montagnes sur l’étape du Grand Colombier, cet été, et donné une belle leçon de courage aux spectateurs présents sur le bord de la route. Il a ensuite enchaîné à l’automne avec la Traversée des Grandes Alpes, un itinéraire exigent en vélo et par les cols, du Léman jusqu’à Nice, avant de reprendre la course à pied.
Son nouvel objectif : enseigner le ski
Cet hiver, Tanguy espère pouvoir transmettre de nouveau sa passion pour le ski. D’abord au Club Piou-Piou, pour les petits skieurs qui découvrent la glisse puis, pourquoi pas, en rechaussant les planches pour retourner sur le domaine skiable.
« Quand j’étais allongé à l’hôpital, je me disais que le ski, c’était fini. Mais, dans ma rééducation, je me suis ensuite dit que ça pouvait être un objectif très lointain. Ça m’a donné la force de faire tout ça. C’est frustrant de voir mes amis partir bosser et de devoir rester à la maison. Moi aussi, j’aimerais bien remettre mon pull rouge et retrouver l’échange, le partage et l’enseignement. » Une perspective de plus en plus palpable.