Moon Boots, les chaussures d’après-ski qui ont conquis le monde

Dans Les Bronzés , Popeye, symbole de virilité balourde porte de splendides Moon Boots rouges. Avis aux hommes en mal de déconstruction. Non cette chaussure-là, dont le port en version après-ski n’a plus le monopole, n’est pas exclusivement féminine. « C’est un produit 100 % unisexe depuis son origine. Et nous avons été pionniers dans l’univers de la chaussure intergénérationnelle, on parle à toute la famille », déroule la représentante de la marque en France, au discours aussi infaillible qu’un calcul de R2D2.

Autre préjugé à lever, en 54 ans d’existence la chaussure intergalactique s’est émancipée de l’espace montagnard pour partir à la conquête des centres urbains. « Notre ADN reste la montagne, mais la ville est un axe stratégique » confirme la voix au logiciel réglé pour porter le message de la bonne parole de cette entité, ou plutôt cette chapelle, du groupe italien Tecnica, basé en Vénétie, près de Trévise. Les Dolomites en ligne de mire. Sauf que, de moins en moins article de sport, de plus en plus produit de mode, la marque a vu ses bureaux transférés vers Milan, la capitale du style, loin des autres marques du groupe (Tecnica, Nordica, Blizzard, Lowa…)

De la Lune aux pistes de ski

C’est vrai que cette chaussure est un Ovni qui a conquis le monde. Elle a ses adeptes, ses collectionneurs à l’affût des modèles les plus vintage, particulièrement le modèle 0, que la marque a relancé sous le label « Eritage ». Bref elle a éveillé ce que l’on appelle une communauté. Enfant, on pouvait la trouver ringarde ou ridicule cette Moon Boot, que nos parents nous obligeaient à porter sur le front de neige, alors qu’on se morfondait d’avoir l’air d’un monchu et qu’on aurait aimé faire briller l’allure devant les filles du pays. Elles sont aujourd’hui cultes. Sacré tour de force pour un objet qui a tout sauf les atours d’une arme de séduction massive.

Notre quotidien doit beaucoup à Neil Armstrong, Buzz Aldrin et leur conquête spatiale génératrice de bien des inventions. L’aspirateur de table, l’ordinateur portable, le purificateur d‘eau, la couverture de survie, la poêle Tefal voire la super couche-culotte, seraient des applications directes ou indirectes nées de l’expérience de la mission Apollon 11, dit-on. Surtout ce 21 juillet 1969, devant son poste de télévision, chez lui à Montebelluna, l’Italien Giancarlo Zanatta fut frappé par la révélation en assistant, comme plusieurs centaines de millions de terriens au petit pas pour l’homme mais si grand pour l’Humanité.

Version «djeune».   Photo Le DL /Tecnica Group
Version «djeune». Photo Le DL /Tecnica Group

De vrais chaussons à neige, icôniques

Il a reçu en héritage une fabrique de chaussures et s’est mis à développer les modèles de ski Tecnica et n’a d’yeux que pour les panards des astronautes bondissants. À moins que ce ne soit les traces laissées sur le sol lunaire. Bref le design de ces bottes rondes spécialement élaborées pour marcher en l’absence de gravité, lui tape dans l’œil. C’est ainsi que lui vinrent l’étincelle et l’idée de génie de les reproduire en un modèle pour la montagne et la neige à chaussons chauds, imperméables, chaussant larges (une taille couvrant 4 pointures) et surtout avec lesquelles on ne s’embarrasse pas avec le pied droit ou gauche. La paire est indifférenciée.

En cinq décennies, il se vendra plus de 22 millions de Moon Boots dans le monde, l’Italie mais aussi la France étant les principaux marchés. La chaussure réussit le pari d’associer grosses semelles de crêpes et une légèreté d’un marcheur libéré de la pesanteur. Très vite elle a décollé dans les années 70 s’imposant comme l’antonomase désignant l’après-ski. Aux États-Unis on dit un Poma pour parler d’un téléski et voilà que dans le monde entier on s’est mis à assimiler toute botte pour marcher dans la neige à la Moon Boot. Souvent copiée, jamais égalée. Comment s’étonner dès lors que dans son sillage la panoplie au ski donnera la priorité à la combinaison ?

En l’An 2000, la Moon Boot est même consacrée au Louvre parmi les cent objets iconiques du XXe siècle. Depuis les modèles sont partis à l’assaut du bitume et des villes, avec des silhouettes plus fines et un certain alignement sur les nouveaux canons de la mode : dorées, parées de fourrures, en jean, fleuries, fluo, écossaises, vernies et même estampillés Chanel, Dior ou Vuitton.

 

Article issu du Dauphiné Libéré

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