Olivier Muzet, moniteur de ski l’hiver et de parapente l’été

Il ne les compte plus, ses vols. Est-ce le plus important, finalement ? Les chiffres ne résument pas une histoire d’amour avec le parapente. Avec la montagne. La voile au-dessus de sa tête, Olivier Muzet contemple la cascade de l’Oule. Il cherche à remonter dans des thermiques pour reprendre de l’altitude. Il sourit. « D’une passion, j’en ai fait un métier ». L’histoire d’amour entre Olivier Muzet et le parapente, c’est le principe d’un fil conducteur. Des parents qui volent. Une transmission. Premier vol découverte en biplace à 12 ans. Seul à 14 ans. Aujourd’hui directeur technique et moniteur de parapente pour Prévol, au Plateau-des-Petites-Roches, c’est lui qui transmet cette passion à qui veut bien venir voler avec lui, l’espace d’une demi-heure ou plus. « L’objectif lorsque quelqu’un vient essayer le parapente, c’est de donner du plaisir. Et que ces personnes se donnent du plaisir à elles-mêmes, en toute sécurité. »

« C’est génial, on se sent comme un oiseau ! »

Sur les différentes pistes de décollage, les vols s’enchaînent. Dans le ciel entre Chartreuse et Belledonne, une valse de voiles, une ode au temps suspendu. Olivier prépare le matériel. Un nouveau vol en tandem l’attend, le cinquième de la journée. À chaque fois la même histoire. Déplier la voile. Préparer le sac. Passer les harnais entre les cuisses. Et puis rassurer celui ou celle qui va voler avec lui. Là, c’est une première. « Vous allez marcher, puis quand la voile sera tendue et que je vous le dirai, vous allez courir. » Un coup d’œil au vent. Le binôme s’élance dans les airs. L’appréhension d’une première a disparu, il est l’heure de profiter. « Avant de voler, les gens ont une partie émotionnelle importante. Et lorsqu’ils ont posé les pieds au sol, c’est l’euphorie. Ils se rendent compte que c’est simple, accessible. Et que c’est génial, on se prend pour un oiseau ! »

« Je dis aux gens qu’on va faire une promenade aérienne »

Métier passion. Aux confins de l’addiction. Voler devient un prolongement de soi. « C’est une sensation de liberté. » Durant l’été, mais pas que, les vols s’enchaînent. Olivier rencontre des gens qui viennent découvrir ou revivre ces sensations qu’il aime tant lui aussi. « Il y a des souvenirs de vols, oui, parfois avec des personnes qui en ont besoin, comme des personnes handicapées. Et là, on leur apporte un tel bonheur à ce moment-là… » L’Isérois, installé à Saint-Pierre-de-Chartreuse, remonte à Saint-Hilaire-du-Touvet par les lacets. L’été touchera bientôt à sa fin. Certains de ses collègues partiront faire des baptêmes de l’air dans l’hémisphère sud pour la suite de l’année.

Lui reste dans sa Chartreuse. « Notre métier de moniteur de parapente est difficilement viable sur la période hivernale. Il faut donc voyager grâce à notre diplôme, ou alors vivre d’une autre activité. » Lui est moniteur ESF l’hiver venu. Mais l’heure du manteau blanc n’a pas encore sonné. Sur la piste de décollage, d’autres personnes attendent pour vivre quelques dizaines de minutes en l’air. « Quand je leur parle aux gens du vol qu’on va faire, je dis qu’on va faire une promenade aérienne. » Dans le ciel de Chartreuse, Olivier Muzet est heureux. Ce même bonheur ressenti à 11 ans, en décollant pour la première fois de la Scia voisine.

Article issu du Dauphiné Libéré