C’est une réponse à la crise énergétique et une volonté de faire sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’hiver dernier, les stations de montagne ont mis un coup d’accélérateur sur leur politique de sobriété énergétique, conscients de la nécessité de faire baisser leur consommation d’énergie pour alléger leur facture et rejeter moins de CO2. Des efforts ont ainsi été consentis dans tous les massifs avec pour objectif annoncé par le gouvernement de diminuer de 10% la consommation.
Après cet hiver, quel bilan les exploitants tirent-ils de ces efforts ? « C’est un début de résultat encourageant du plan de sobriété énergétique mené depuis plusieurs années et formalisé l’hiver dernier », estime Yves Dimier, directeur des remontées mécaniques de Val Cenis, en Savoie, qui a baissé sa consommation à hauteur de 5,19% par rapport à l’hiver précédent. « Cela inclut l’adaptation de la vitesse des télésièges et télécabines à la fréquentation, la formation des conducteurs de remontées mécaniques et dameuses à l’éco-conduite, l’utilisation de la 1re dameuse 100 % électrique en France, la rationalisation des éclairages et suppression de la soirée hebdomadaire ski de nuit, l’installation de nouveaux panneaux photovoltaïques. »
En Isère, les stations au diapason
A la Sata, qui gère les remontées mécaniques des 2 Alpes, de l’Alpe d’Huez, de La Grave et de Vaujany, la baisse a été plus modeste. Mais sans les efforts déployés, la facture aurait explosé. « L’année dernière, nous sommes parvenus à réduire notre consommation d’énergie d’1% environ », calcule Fabrice Boutet, directeur général de Sata Groupe. « C’est loin des 10% qui restent notre objectif, mais c’est un résultat qu’on a obtenu alors qu’on inaugurait de nouvelles installations tout à faire modernes et que nous avons donc transporté plus de monde. » En termes de kw/personne transportée, le bilan est plus reluisant, avec plus de 10% de réduction.
Une optimisation de la ressource obtenue grâce à plusieurs actions phares. « Nous avons mis en place un plan concernant les éco-gestes, la gestion de la température dans les bureaux et les cabanes des pisteurs, mais aussi en supprimant certaines offres comme le ski nocturne. On n’imaginait pas avoir des gens qui ne peuvent pas se chauffer chez eux et dire que nous, on continue de skier la nuit. » Pour l’hiver 2023-2024, d’autres actions sont mises en place, comme l’utilisation d’installations photovoltaïques sur certaines remontées mécaniques. Avec pour objectif d’atteindre cette fois-ci les 10% de réduction de la consommation électrique.
A Chatel aussi, la sobriété s’installe
Du côté de Châtel, dans le domaine transfrontalier des Portes du Soleil, l’heure est aussi aux économies. Plusieurs actions ont été mises en place. « On ne produit plus de neige de culture en même lorsque les remontées tournent, par exemple », pointe Bernard Hugon, directeur général des remontées mécaniques de la station. « On ralentit les remontées quand il n’y a pas d’attente et on évite de faire fonctionner des remontées en doublon, tout en veillant à garder un taux de satisfaction fort. On avait budgété 1,8 million de charges directes sur l’énergie, on a dépensé aux alentours de 1,4 million, ce qui fait une baisse d’environ 20%. Pour l’hiver prochain, on garde l’objectif de faire baisser cette consommation de 10% supplémentaires. »
