Stations interconnectées : comment les Sybelles ont changé de dimension

Vingt ans après, ça paraît une autre époque. L’hiver 2003-2004 était marqué par la naissance de deux gros domaines skiables, Paradiski (La Plagne, Les Arcs et Peisey-Vallandry) et Les Sybelles (La Toussuire, Le Corbier, Saint-Jean et Saint-Sorlin-d’Arves, Les Bottières et Saint-Colomban-des-Villards). Les deux derniers domaines interconnectés, skis aux pieds, mettaient en avant leurs kilomètres de pistes. 425 km en Tarentaise, 310 en Maurienne. Le kilométrage était alors un argument (controversé) de communication qui, aujourd’hui, a disparu des éléments de langage.

« Les kilomètres de pistes, on les mentionne, mais on ne communique plus dessus : ça ne veut plus rien dire dans l’esprit des gens », reconnaît Laurent Deléglise, directeur général de la Soremet (les remontées de La Toussuire) et Sybelles.ski (fonctions d’exploitation du domaine). « Ils privilégient plutôt la facilité d’accès d’un site à l’autre et de profiter des espaces. »

La consommation du ski a changé : les avaleurs de kilomètres sont moins nombreux, place aux contemplatifs. Les tables de pique-nique et d’orientation, les photocalls, en témoignent. « L’hiver dernier, nous avons eu un nombre de passages identique au précédent, mais avec des appareils plus performants et des temps d’attente réduits. Une vraie force. » Aux Sybelles comme à Paradiski, des pistes bien entretenues et des remontées confortables et fluides, le paradigme est là désormais.

Denis Brogniart est un amoureux des Sybelles. Photo Collection Denis Brogniart
Denis Brogniart est un amoureux des Sybelles. Photo Collection Denis Brogniart

De 10 à 36 millions de chiffre d’affaires

« Paradiski et Les Sybelles, les deux cas sont différents », analyse Alexandre Maulin, fils de Gaston, le fondateur des Sybelles (avec l’ancien député Michel Bouvard). « D’un côté, c’était une nouvelle offre avec déjà la fréquentation. De l’autre, c’était une question de survie, et le projet a permis d’entrer dans une autre dimension. Le pari était risqué, il est plus que réussi. Mais Paradiski nous a bien aidés pour la communication, les médias faisaient le parallèle entre le mastodonte et le petit Poucet. »

À l’époque, les six stations mauriennaises ne faisaient pas 10 M€ de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, elles pèsent 36 M€ et 360 emplois (70 permanents), en vendant 90 % de « forfait Sybelles ».

L’Ouillon, « une vision d’avenir »

« Imaginer l’Ouillon (2 431 m d’altitude) comme point de ralliement avec la capacité de passer rapidement d’une station à l’autre, loin des liaisons historiques, et la volonté depuis l’origine de se structurer en remontées et en pistes bleues, était une vision d’avenir. Les stations allaient petit à petit péricliter », convient Laurent Deléglise. Au contraire, elles bénéficient d’axe de développement et de diversification, d’une capacité d’investissement pour moderniser et pérenniser. La création du domaine relié a permis de se donner les moyens pour réaliser des appareils structurants et des projets porteurs pour les exploitants.

À l’image du premier tronçon de la télécabine de la Côte du Bois à La Toussuire (8,5 M€ l’hiver dernier), en attendant le second tronçon et la télécabine de Saint-Sorlin, qui desserviront l’Ouillon. « Une mise à jour pour répondre à toutes les clientèles du ski, des contemplatifs aux débutants avec un front de neige d’altitude, mais aussi pour les promeneurs. »

Photo Le DL/F.T.
Photo Le DL/F.T.

« Station-village, villages, station de troisième génération… »

Mais aussi avec l’activité estivale sur le plateau en objectif. « On pourra desservir l’Ouillon l’été avec un faible impact (3 % de l’espace est occupé) et dans le respect de l’environnement. En concertation avec les agriculteurs, on va réaménager des sentiers qui n’étaient pas entretenus. Là aussi, on doit être qualitatif. »

Avec ses 40 000 lits sur six pôles, Les Sybelles aspirent d’abord à rester à taille humaine. « Station-village, villages, station de troisième génération… On a la chance d’avoir des produits différents, mais complémentaires », conclut Laurent Deléglise. Vingt ans et l’avenir devant elles…

Article issu du Dauphiné Libéré

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