Comment a démarré votre histoire d’amour avec la montagne, et particulièrement avec la station des Menuires ?
Quand j’étais en équipe de France de judo, pendant deux années consécutives on a fait des stages d’oxygénation là-bas, et j’y suis retourné à titre personnel. J’étais en quête de nouvelles façons de m’entraîner, notamment sur le foncier parce que j’en avais ras-le-bol de courir et faire du vélo. Un ami me dit que je devrais essayer de faire du ski de rando pour avoir la caisse. Je l’ai pris au mot et comme il connaissait les moniteurs de l’ESF et notamment un guide, il a organisé un séjour d’entraînement.
Et les résultats sont arrivés ?
A l’époque, je ne savais pas très bien skier. Je glissais mais sans plus parce qu’on n’avait pas trop le droit de skier en tant qu’athlète. En peau de phoque, j’ai appris et compris la montagne. Je suis tombé amoureux à ce moment-là. Dans la sueur, le froid, les conditions intenses, on a fait des séjours de dingue, et ça m’a servi pour gagner des Championnats du monde et des Jeux Olympiques, j’en suis convaincu.
Depuis, vous êtes devenu parrain du Trophée de l’Espoir, qui aide les personnes atteintes de handicaps moteurs cérébraux à découvrir la montagne. Pourquoi cet engagement ?
Ça fait partie de la belle histoire que j’ai avec les Menuires il y a plus de 30 ans. A l’époque j’étais le parrain des Pièces jaunes, pour aider les enfants hospitalisés. Quand on m’a sollicité, c’était une évidence pour moi d’aider cette cause et de permettre handicapés moteurs cérébraux d’accéder à la montagne grâce à du matériel spécifique. Chaque année, je suis venu et j’y tiens.
Et l’été, ça vous plait aussi ?
Oui, évidemment. Je fais pas mal de sports, comme du VTT, du canyoning, de la via ferrata, de la marche. En été comme en hiver, je m’y sens bien.
Quelles sensations la montagne vous procure-t-elle ?
Ça me ressource. La montagne, ça me lave la tête et le corps. Quand je commence la route qui va vers la station, je laisse mes soucis en bas et je monte léger dans la tête. J’aime cette idée d’avoir une activité physique et j’adore être fatigué le soir, après l’effort. Mes enfants adorent aussi, et ma fille a même fait son lycée à Moûtiers pour préparer son diplôme de monitrice de ski, avant d’enseigner quelques hivers à l’ESF des Menuires.
La piste porte mon nom parce que j’ai l’impression d’être un peu le fils adoptif de la station. Je ne suis pas montagnard, je suis Normand, mais je suis fidèle et mes enfants ont appris à skier là-bas. J’ai plein d’amis chez les moniteurs, les commerçants, les élus. J’ai tissé des liens avec des personnes de la station et surtout des moniteurs qui nous voyaient partir dans des conditions parfois impossibles. Il y a un respect qui s’est créé de la part des montagnards et j’ai découvert la vallée des Belleville, les 3 Vallées et bien d’autres choses ensuite.